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Protéger les cultures et le commerce de la Guinée-Bissau contre les organismes nuisibles: des techniciens phytosanitaires formés à l’utilisation des outils modernes de prévention des organismes nuisibles

Posted on jeu, 07 Mar 2024, 08:55

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©Anita Tibasaaga

Participants à l’atelier de formation, aux côtés de la Ministre de l’agriculture et du développement rural de Guinée-Bissau, Mme Fatumata Djau Baldé (deuxième rang, troisième en partant de la gauche). À sa gauche, le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, et à côté de celui-ci, M. Mario Reis, Représentant adjoint de la FAO en Guinée-Bissau. Figure également la directrice du service de la protection des végétaux de Guinée-Bissau, Mme Maria Rosa de Sa Evora Ferreira (deuxième rang, deuxième en partant de la gauche).

6 mars 2024, Bissau - Trente-huit professionnels de la santé des végétaux de Guinée-Bissau, notamment des fonctionnaires phytosanitaires et des techniciens de terrain, ont reçu une formation pour apprendre à utiliser des approches scientifiques pratiques et des outils numériques de pointe qui permettent de détecter, de surveiller, de diagnostiquer et de prévenir en temps utile les organismes nuisibles. Réduire l’impact des organismes nuisibles sur les cultures contribue à renforcer la sécurité alimentaire et l’innocuité du commerce.

La formation, qui s’est déroulée du 4 au 6 mars 2024 dans la capitale Bissau, visait à donner aux techniciens de terrain les moyens de lutter contre deux ennemis des cultures en Guinée-Bissau: la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) et la mouche des fruits (Bactrocera dorsalis). La chenille légionnaire d’automne s’attaque à des cultures telles que le maïs, ce qui entraîne une baisse de la production céréalière, laquelle devient alors insuffisante pour répondre à la demande du pays. Quant à la mouche des fruits, elle s’attaque à des fruits tels que la mangue, les agrumes, la goyave et les baies, qui représentent tous d’importantes cultures vivrières et génératrices de revenus en Guinée-Bissau.

La formation a été organisée par la Direction des services de protection phytosanitaire du Ministère de l’agriculture et du développement rural de Guinée-Bissau et le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), avec l’appui de la Représentation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Guinée-Bissau.

Le Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA) est une initiative destinée à renforcer les capacités techniques du personnel phytosanitaire dans les 54 pays d’Afrique. Renforcer les capacités phytosanitaires du continent permettra d’aider les pays africains à mettre en œuvre les normes phytosanitaires internationales, à éliminer la faim et à réduire la pauvreté en augmentant la croissance économique grâce à la production agricole, à la productivité et au commerce. Le PPA vise donc à doter les organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) d’approches scientifiques, de technologies de pointe et d’outils permettant de surveiller, de prévenir, de détecter et, en définitive, de gérer les principaux organismes nuisibles et maladies des végétaux qui font peser une menace sur la sécurité alimentaire, l’environnement et la croissance économique. Le PPA est coordonné par le Secrétariat de la CIPV, avec le soutien du Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable de l’Union africaine et du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA). La Guinée-Bissau est l’un des 11 pays africains qui participent à la phase pilote du PPA.

Renforcer le développement des capacités dans le domaine phytosanitaire

«La faible capacité des infrastructures de diagnostic phytosanitaire et de signalement demeure l’une des principales faiblesses des systèmes phytosanitaires en Afrique, comme le souligne la Stratégie phytosanitaire pour l’Afrique 2022-2036», a déclaré le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy. «Je félicite par conséquent le Ministère de l’agriculture et du développement rural et la Direction des services de protection phytosanitaire, qui est l’ONPV de Guinée-Bissau, d’avoir organisé cette formation importante et de s’être engagés à améliorer la capacité nationale de détection et d’intervention rapides contre les organismes nuisibles aux végétaux», a-t-il ajouté.

Chaque participant à la formation se verra remettre une tablette électronique équipée de l’application mobile du PPA afin d’améliorer l’efficacité de la surveillance, de la détection, de la collecte, de l’enregistrement et de l’utilisation des données relatives aux organismes nuisibles aux végétaux. L’application peut également être utilisée dans des zones reculées dépourvues de connexion Internet. Une fois l’appareil reconnecté à Internet, les données sont automatiquement mises à jour, ce qui permet au personnel de prendre les mesures nécessaires pour prévenir ou répondre à une menace phytosanitaire.

Chaque année, les organismes nuisibles entraînent en Afrique des pertes agricoles qui se chiffrent en milliards d’USD, ce qui a un impact sur la sécurité alimentaire et la croissance économique. La Guinée-Bissau fait partie des pays qui bénéficient de conditions agroécologiques favorables au développement agricole. Par conséquent, réduire l’impact des organismes nuisibles aux végétaux constitue une occasion privilégiée d’augmenter de manière significative la production agricole ainsi que le commerce régional et international.

«La santé des végétaux est très importante pour la Guinée-Bissau et mérite une attention particulière», a déclaré la Ministre de l’agriculture et du développement rural de Guinée-Bissau, Mme Fatumata Djau Baldé. «Le PPA est une excellente initiative de la CIPV, et je recommande aux participants à cette formation de mettre en pratique les enseignements qu’ils en tireront. Mon ministère soutient pleinement ce programme», a-t-elle ajouté.

Une intervention opportune

Le Directeur général du Ministère de l’agriculture et du développement rural de Guinée-Bissau, M. Julio Malam Injai, a souligné combien le PPA tombe à point nommé: «La chenille légionnaire d’automne et la mouche des fruits sont aujourd’hui les organismes nuisibles les plus dangereux pour l’agriculture, en raison des dégâts qu’ils causent et des réglementations imposées aux exportations par les pays exempts de ces organismes nuisibles». La maîtrise des outils proposés dans cette formation permettra à notre pays de disposer de personnel qualifié dans le suivi et la collecte des données relatives à ces deux organismes nuisibles, ce qui permettra d’obtenir des données fiables pour lutter efficacement contre ces derniers», a-t-il ajouté.

«La Guinée-Bissau a connu en 2006 une importante invasion de mouches des fruits sur les manguiers (Manguifera indica) et, en 2017, une infestation destructrice de la chenille légionnaire d’automne sur le maïs (Zea mays), ce qui a entraîné une forte pression parasitaire persistante sur les mangues et le maïs et compromis la sécurité alimentaire», a déclaré Mme Maria Rosa de Sa Evora Ferreira, directrice du service de la protection des végétaux au Ministère de l’agriculture et du développement rural. «Il était essentiel de définir des stratégies adaptées pour lutter durablement contre ces deux organismes nuisibles. La formation promeut donc l’utilisation de méthodes diversifiées et intégrées de lutte contre les organismes nuisibles. Elle a permis aux participants – tous professionnels de la santé des végétaux – d’approfondir leurs connaissances sur la manière de collecter, de présenter et d’utiliser en temps utile des données de surveillance précises et de se familiariser avec les méthodes modernes de collecte des données et de lutte contre les organismes nuisibles», a-t-elle ajouté.

Cette formation fait suite à l’atelier de formation des formateurs organisé l’an dernier au Caire (Égypte) dans le cadre du PPA. Cet atelier a réuni quelque 100 professionnels de la santé des végétaux des 11 pays pilotes du PPA, dont six experts phytosanitaires de Guinée-Bissau. Les participants ont été formés à l’utilisation de l’application mobile mise en place par le PPA, qui permet d’améliorer l’efficacité de la surveillance, de la détection, de la collecte, de l’enregistrement et de l’utilisation des données relatives aux organismes nuisibles aux végétaux. Ces six experts ont maintenant formé le personnel phytosanitaire de terrain en Guinée-Bissau, renforçant ainsi la capacité du pays à prévenir les organismes nuisibles.

«Les organisations nationales de la protection des végétaux sont la clé de voûte de l’exécution au niveau national. C’est pourquoi la Direction de la protection des végétaux et ses techniciens seront responsables de la mise en œuvre quotidienne du programme en Guinée-Bissau», a déclaré Mário Augusto Dos Reis, Représentant adjoint de la FAO dans le pays.

Chaque participant aura accès à un ensemble de ressources techniques, notamment des protocoles de prospection d’organismes nuisibles et des tablettes électroniques dernier cri. Nous collaborons avec la CIPV et d’autres partenaires pour transformer les systèmes agroalimentaires et promouvoir une production et une consommation durables grâce à la protection des végétaux, afin d’assurer la sécurité alimentaire en Guinée-Bissau», a-t-il ajouté.

À propos de la CIPV

La CIPV est un traité international ratifié par 185 parties contractantes – 184 pays et l’Union européenne –, qui vise à protéger les ressources végétales mondiales contre l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles et à promouvoir l’innocuité du commerce. Les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP), élaborées sous les auspices de la CIPV, aident les pays à mettre en œuvre les normes phytosanitaires nationales et les exigences en matière d’importation. Hébergée par la FAO, la CIPV est la seule entité mondiale habilitée à établir des normes dans le domaine phytosanitaire.

À propos de la FAO

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est l’agence spécialisée des Nations Unies qui mène les efforts internationaux vers l’élimination de la faim. Son objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire pour tous et d’assurer un accès régulier et suffisant à une nourriture de qualité permettant à tous de mener une vie saine et active. La FAO s’emploie à transformer les systèmes agroalimentaires en promouvant une production et une consommation durables, notamment en protégeant les végétaux afin d’assurer la sécurité alimentaire mondiale. Avec 195 membres – 194 pays et l’Union européenne – la FAO est présente dans 130 pays à travers le monde.

Contacts médias:

Fatima Camara
Chargée de communication
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Représentation en Guinée-Bissau
Courriel: [email protected]
Mutya Frio
Chargée de communication
Secrétariat de la CIPV
Courriel: [email protected]
Anita Tibasaaga
Rédactrice et chargée de communication
Secrétariat de la CIPV
Courriel: [email protected]

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