Posted on mar, 25 Oct 2022, 07:24
Rome, 21 octobre 2022 – L’atelier régional de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) pour l’Afrique s’est tenu du 6 au 8 septembre 2022 à Nairobi (Kenya). Il a été organisé par le Secrétariat de la CIPV, en collaboration avec le Conseil phytosanitaire interafricain de l’Union africaine, l’Organisation de la protection des végétaux du Kenya (KEPHIS) et le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Kenya.
Cet atelier au format hybride a réuni 58 participants de 22 parties contractantes ainsi que des observateurs d’organisations internationales. Les participants ont examiné les observations formulées à propos du projet de norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP) et des guides de la CIPV soumis à consultation en 2022. Ils ont également discuté de questions phytosanitaires qui intéressent les organisations nationales de la protection des végétaux de la région.
Le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy s’est dressé aux participants depuis Rome pour leur présenter les grandes lignes d’un futur programme phytosanitaire régional destiné à aider les pays africains. Il a indiqué que la question de la dissémination des organismes nuisibles envahissants concerne l’ensemble de la communauté de la CIPV et constitue un défi majeur pour les systèmes phytosanitaires nationaux.
«Les organismes nuisibles ne connaissent pas les frontières politiques et peuvent aussi bien se déplacer par des moyens naturels qu’avec l’aide de l’homme», a déclaré M. El-Lissy. «Ils peuvent endommager la production agricole, y compris les cultures alimentaires. Ils ont un impact néfaste sur l’environnement aux niveaux national et régional, ainsi que sur le commerce international des produits agricoles», a-t-il ajouté. En outre, d’après le dernier rapport de la FAO sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, la faim dans le monde s’est aggravée: 828 millions de personnes souffraient de la faim en 2021, soit 46 millions de plus qu’en 2020 et 150 millions de plus qu’en 2019.
Face à ce constat inquiétant, une action inclusive et coordonnée doit être menée par l’ensemble des acteurs qui agissent dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la protection de l’environnement et du commerce international des végétaux et produits végétaux.
Le Secrétaire de la CIPV a également présenté des solutions en demandant aux parties contractantes présentes de lui faire part de leur avis. La solution privilégiée pour le moment consiste à concevoir et à mettre en œuvre le programme phytosanitaire pour l’Afrique au moyen d’une approche coordonnée entre la communauté de la CIPV, en particulier les ONPV et les ORPV, les bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO et les communautés économiques régionales.
Le programme s’articulera autour de deux grandes composantes: la préservation des végétaux et ressources végétales, qui comprendra la surveillance, un système de gestion de l’information et un système d’alerte rapide; et l’innocuité du commerce, qui portera notamment sur l’établissement de zones exemptes, les exigences à l’importation et la certification des exportations. Le mode de mise en œuvre envisagé consistera à commencer la première année avec deux pays pilotes de chaque sous-région et à étendre progressivement le programme à l’ensemble de la région.
Le Secrétaire de la CIPV a précisé que mettre en place un tel programme nécessitera une très grande quantité de ressources, mais que les coûts seront dérisoires par rapport aux retombées positives pour l’environnement et l’économie induites par la prévention des organismes nuisibles aux végétaux.
Le programme proposé a été particulièrement bien accueilli par les parties contractantes africaines présentes à l’atelier. Les participants ont discuté, d’une part, de la nécessité de sélectionner des pays pilotes très actifs dans le commerce des produits végétaux et, d’autre part, de réaffirmer la nécessité d’une collaboration étroite entre la CIPV, le Conseil phytosanitaire interafricain de l’Union africaine et la FAO pour créer des synergies avec la nouvelle stratégie de protection des végétaux pour l’Afrique.