Posted on jeu, 18 Jul 2024, 07:31
Le personnel de l’ONPV de l’Ouganda montre comment il utilise les outils du PPA pour la surveillance de Xylella fastidiosa dans une exploitation florale / © FAO/Anita Tibasaaga
Entebbe, 8 juillet 2024 – Le Ministère de l’agriculture, de l’industrie animale et des pêches (MAAIF) a félicité la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) pour avoir mis en place un Programme phytosanitaire africain (PPA) solide et efficace en vue de faire évoluer la façon dont les pays africains surveillent, détectent, préviennent et gèrent les organismes nuisibles aux végétaux. Par l’intermédiaire du Service d’inspection et de certification des cultures, l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV) de l’Ouganda et le point de contact pour les activités de la CIPV, le MAAIF a intégré les outils du PPA dans son arsenal de lutte contre les organismes nuisibles aux végétaux. Ces informations ont été communiquées lors d’une réunion au siège du MAAIF à Entebbe, à l’occasion de la visite officielle du Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, en Ouganda, l’un des 11 pays qui mettent actuellement en œuvre le PPA. Ce dernier vise à renforcer la capacité du personnel des ONPV à effectuer en temps utile et de manière efficace et pertinente la surveillance, la détection et le diagnostic des organismes nuisibles aux végétaux à l’aide de la science et de technologies et d’outils de pointe.
Représentant le Secrétaire permanent du MAAIF, M. David Kasura-Kyomukama, le Sous-Secrétaire du Ministère, M. Ronald Gyagenda Ssegawa, a souligné l’importance de renforcer les systèmes nationaux de surveillance des organismes nuisibles pour favoriser l’innocuité du commerce et promouvoir la détection précoce des organismes nuisibles et l’intervention rapide face à ces organismes.
«Chaque année, l’Ouganda importe des végétaux et produits végétaux pour une valeur de plus de 479,2 millions d’USD et en exporte pour plus de 660 millions d’USD. L’Ouganda se hisse au 45e rang mondial des pays exportateurs de denrées alimentaires vers l’Union européenne, pour un montant de 480 millions d’EUR. La détection tardive des organismes nuisibles et la réaction inopportune coûtent cher à l’Ouganda. Elles lui ont coûté des milliards d’USD en activités de contrôle et des pertes de recettes en devises en raison de la réduction des exportations», a déclaré M. Ssegawa.
Le Sous-Secrétaire du Ministère a ajouté que le PPA permettra de renforcer les contrôles aux frontières en donnant des moyens d’action aux inspecteurs nouvellement déployés et aux groupes de travail d’experts sur la surveillance des organismes nuisibles et les interventions d’urgence face à ces organismes. Il a fait part de l’engagement du Ministère à «réduire l’entrée, l’établissement et la dissémination des organismes nuisibles dangereux pour la sécurité alimentaire, l’agriculture et les ressources naturelles en améliorant les structures de gouvernance et les capacités des ressources humaines».
Le Secrétaire de la CIPV, M. El-Lissy, a félicité l’ONPV pour l’application active du PPA et sa collaboration étroite avec le secteur privé et d’autres parties prenantes du pays en vue de réduire l’impact des organismes nuisibles sur l’agriculture.
«La surveillance, l’identification et le diagnostic proactifs sont essentiels à tout programme phytosanitaire efficace, et tous ces éléments sont fournis par le PPA en vue de préserver la production végétale et de faciliter le commerce international et régional», a déclaré M. El-Lissy.
Le directeur de l’ONPV, M. Paul Mwambu, a remercié la CIPV d’avoir mentionné lors de la session annuelle de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP-18) et de la Journée internationale de la santé des végétaux, en avril et en mai respectivement, les avancées de l’Ouganda en lien avec l’ePhyto. Il a souligné que le PPA est une «initiative novatrice qui vise à renforcer les capacités phytosanitaires en Afrique, où les produits agricoles constituent l’épine dorsale du commerce continental».
Le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy (à droite), remet des documents sur le PPA au Sous-Secrétaire du Ministère ougandais de l’agriculture, de l’industrie animale et des pêches, M. Ronald Gyagenda Ssegawa (à gauche) | M. Joab Tugume, fonctionnaire phytosanitaire à l’ONPV de l’Ouganda, montre comment l’outil du PPA permet de recueillir des données pour le diagnostic en laboratoire |
Partenariat public-privé et progrès du PPA
Depuis le lancement du PPA en septembre 2023, lorsque la CIPV a formé six fonctionnaires phytosanitaires par pays, les formateurs ougandais ont formé 20 inspecteurs et ont effectué des prospections à l’aide des outils du PPA concernant Xylella fastidiosa et le charançon rouge du palmier, deux des organismes nuisibles prioritaires de l’Ouganda. Les autres principaux organismes nuisibles sont la race tropicale 4 de Fusarium (TR4), Bactrocera dorsalis ou mouche orientale des fruits, le virus du bunchy top du bananier, le virus du greening ou greening des agrumes, la chenille légionnaire d’automne et le faux carpocapse. Les inspecteurs formés ont mené une vaste prospection de repérage concernant Xylella fastidiosa dans cinq exploitations florales en novembre 2023, et les 142 échantillons prélevés représentant 18 espèces de végétaux se sont tous révélés négatifs.
L’Ouganda a transmis au Secrétariat de la CIPV un plan opérationnel sur la poursuite de la formation dans le pays et la mise en œuvre du PPA, notamment en ce qui concerne la surveillance du virus du bunchy top du bananier et de la TR4, qui menacent la production bananière du pays.
L’ONPV de l’Ouganda collabore étroitement avec le secteur privé pour surveiller les organismes nuisibles prioritaires et favoriser l’innocuité du commerce, notamment à l’aide de la solution ePhyto de la CIPV. Cela a pu être vérifié lors de la visite d’une exploitation agricole privée où des prospections phytosanitaires sont menées sur les cultures horticoles. Les données recueillies grâce aux prospections du PPA joueront un rôle déterminant pour démontrer l’existence de zones de production exemptes, à partir desquelles s’effectuent les exportations agricoles. Afin de renforcer l’innocuité et l’efficacité du commerce, l’ONPV recommande d’utiliser la solution ePhyto de la CIPV, ce qui permet de réduire les retards et les fraudes grâce à la numérisation des certificats phytosanitaires.
Au cours de sa visite, M. El-Lissy s’est entretenu avec les dirigeants d’exploitations horticoles privées et l’association des producteurs et exportateurs de produits horticoles de l’Ouganda. Ils ont fait part de leur enthousiasme à l’égard du PPA et de sa capacité à faire évoluer la lutte contre les organismes nuisibles en Ouganda et en Afrique.
La FAO soutient la mise en œuvre du PPA en Ouganda
La CIPV met en œuvre le PPA en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Département de l’agriculture de l’Union africaine, avec le soutien financier du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA). M. El-Lissy a également rencontré le représentant de la FAO en Ouganda, M. Antonio Querido, ainsi que M. Martin Ameu, adjoint administratif attaché au programme et coordonnateur du PPA au Bureau de la FAO en Ouganda.
De gauche à droite: Martin Ameu, attaché au programme, Antonio Querido, représentant de la FAO en Ouganda, Osama El-Lissy, Secrétaire de la CIPV, et Arop Deng, responsable de l’Équipe chargée de l’intégration et de l’appui au Secrétariat de la CIPV.