Posted on jeu, 30 Jan 2025, 07:54
© KEPHIS
Nairobi, 27 janvier 2025 – Plus de 50 fonctionnaires phytosanitaires africains participent à une formation d’une semaine intitulée Surveillance des organismes nuisibles et gestion des informations de détection, afin de perfectionner leurs compétences dans le domaine des technologies numériques de pointe et des stratégies de surveillance et de prévention des organismes nuisibles fondées sur la science.
La formation, qui se déroule du 27 au 31 janvier 2025 à Nairobi (Kenya), est organisée par le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Service de l’inspection de la santé des plantes et des animaux (APHIS) du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA), avec le soutien de la Commission de l’Union africaine pour l’agriculture et l’appui financier de l’Union européenne.
Accueillie par le Service d’inspection phytosanitaire du Kenya (KEPHIS), la formation est organisée dans le cadre du Programme phytosanitaire africain (PPA), une initiative dirigée par la CIPV visant à renforcer la capacité des fonctionnaires phytosanitaires à exploiter la technologie pour la surveillance, la détection, la prévention et la lutte contre les organismes nuisibles. Parmi les participants figurent des fonctionnaires phytosanitaires des organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) d’Égypte, du Kenya, d’Ouganda, de Sierra Leone, de Zambie et du Zimbabwe, six des 11 pays qui participent à la phase pilote du PPA.
L’atelier permettra aux participants d’améliorer leurs connaissances et leurs compétences en ce qui concerne les derniers logiciels géospatiaux utilisés dans la surveillance et la détection des organismes nuisibles. Les participants seront formés à l’utilisation des protocoles de prospection du PPA concernant les organismes nuisibles prioritaires et apprendront à utiliser un logiciel sophistiqué de système d’information géographique (SIG). Le programme de formation comprend des conférences, des séances pratiques, des démonstrations sur le terrain et en laboratoire, ainsi que des séances de partage d’informations sur des sujets tels que la surveillance, les obligations nationales en matière de communication d’informations et les formations en ligne de la CIPV. La formation est animée par des experts de la CIPV, du KEPHIS et de l’USDA.
«Les organismes nuisibles constituent une grave menace pour la sécurité alimentaire en Afrique et limitent la compétitivité des produits agricoles africains sur les marchés régionaux et mondiaux. Les améliorations apportées au secteur agricole, comme la mise en place de systèmes robustes d’alerte précoce et de surveillance des organismes nuisibles et le renforcement des capacités techniques du personnel phytosanitaire, permettront d’améliorer la production agricole, de soutenir le développement socio-économique et de dynamiser les échanges de produits agricoles en Afrique et avec le reste du monde», a déclaré dans son discours d’ouverture le Secrétaire à l’agriculture du Ministère kenyan de l’agriculture et du développement de l’élevage, M. Collins Marangu, lu par M. Leonard Kubok, Directeur adjoint à l’agriculture.
«Grâce à ces outils géospatiaux de pointe, les pays peuvent mieux comprendre les problèmes posés par les organismes nuisibles, utiliser des données fiables pour une prévention, une intervention, un contrôle et un rétablissement efficaces et rapides contre les organismes nuisibles, économiser des ressources, renforcer le respect des normes phytosanitaires internationales et améliorer l’accès au marché», a déclaré le responsable de l’Équipe chargée de l’intégration et de l’appui du Secrétariat de la CIPV, M. Arop Deng.
Connaissances, données et investissements essentiels pour la résilience de l’Afrique
Les végétaux représentent 80 pour cent des aliments que nous consommons. Les apparitions et les infestations d’organismes nuisibles créent des situations de famine, accroissent l’insécurité alimentaire et provoquent des pertes de revenus pour des millions de personnes. Les organismes nuisibles et les pathogènes tels que la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda), la mouche des fruits (Bactrocera dorsalis) et la fusariose du bananier (Fusarium oxysporum f. sp. Cubense), qui s’attaquent à des cultures vitales telles que le maïs, le sorgho, les agrumes et les bananes, ont causé des pertes économiques et alimentaires considérables dans la région.
Chaque année, les organismes nuisibles détruisent entre 30 et 60 pour cent de la production agricole en Afrique. Et ce phénomène est exacerbé par les changements climatiques. Or, l’Afrique dispose de capacités techniques phytosanitaires limitées en ce qui concerne la surveillance et la détection actives des organismes nuisibles, ce qui complique les activités de prévention de ces organismes.
S’exprimant au nom de M. Hamisi Williams, représentant adjoint de la FAO au Kenya, M. Stanley Kimere, adjoint administratif attaché au programme de la FAO au Kenya, a souligné «le grand intérêt et la forte demande en Afrique pour les programmes axés sur les solutions tels que le PPA». Il a souligné la capacité du PPA à améliorer la prospection phytosanitaire et la collecte de données sur les organismes nuisibles en vue d’éclairer la prise de décision.
Le directeur général du KEPHIS, M. Theophilus Mutui, a souligné que le PPA constituait un précieux outil pour garantir la capacité de l’Afrique à réagir face aux apparitions d’organismes nuisibles et à empêcher leur dissémination d’un pays à l’autre.
«En consacrant notre temps, nos connaissances et nos ressources au programme phytosanitaire africain (PPA), nous investissons dans la croissance et la résilience des systèmes agricoles de notre continent», a-t-il déclaré.
Collaboration régionale
Le PPA s’étendra à huit autres pays à partir de 2025 (phase 2) et couvrira à terme tous les pays d’Afrique. Le Secrétariat de la CIPV a fourni aux pays pilotes des tablettes équipées de la suite de logiciels d’information géographique ArcGIS et mettra à leur disposition des outils essentiels pour les prospections sur le terrain, tels que des pièges à phéromones. Le PPA contribue également à la réalisation des objectifs de la Stratégie phytosanitaire pour l’Afrique, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités.
Le directeur exécutif de l’Organisation pour la protection des végétaux au Proche-Orient (NEPPO), M. Mohamed Habib Ben Jamâa, et le coordonnateur du Conseil phytosanitaire interafricain (CPI) de l’Union africaine (UA), M. Saliou Niassy, ont souligné l’importance de la collaboration régionale pour mettre en œuvre efficacement le PPA. Ils ont également appelé à accroître les investissements et le soutien politique en faveur de l’action phytosanitaire sur le continent. La NEPPO et le CPI de l’UA codirigent le Groupe de travail sur la coordination opérationnelle du PPA.
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