Posted on mar, 17 Déc 2019, 15:14
Les orateurs principaux de la manifestation parallèle «Vers l'Année internationale de la santé des végétaux en 2020: protéger les plantes, protéger la vie» à la COP25 à Madrid (Espagne) © FAO
Madrid, 10 décembre 2019 – En collaboration avec le Secrétariat de la CIPV, le Gouvernement tongien a organisé une manifestation parallèle lors de la vingt-cinquième session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25) à Madrid (Espagne). L'un des principaux objectifs de l'Année internationale de la santé des végétaux (IYPH) 2020 est de sensibiliser à l'importance de préserver la santé des végétaux pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) du Programme 2030 , notamment l'ODD 13 sur l'action climatique. Intitulée «Vers l'Année internationale de la santé des végétaux en 2020: protéger les plantes, protéger la vie», la session visait à examiner l'incidence des changements climatiques sur la santé des végétaux et ce que l'on peut faire pour protéger les végétaux, en particulier dans les îles du Pacifique. Plusieurs orateurs de marque et experts de la FAO, de la CIPV et du Gouvernement tongien ont abordé ces questions cruciales lors du sommet de l’ONU sur le climat. La rencontre était animée par le Directeur général du Ministère de la météorologie, de l'énergie, de l'environnement, des changements climatiques et de la communication des Tonga, Mr. Paula Pouvalu Ma’u.
Dans son discours liminaire, le Sous-Directeur général du Département du climat, de la biodiversité, des terres et des eaux de la FAO, M. Rene Castro, a déclaré que le lien entre changements climatiques et santé des végétaux pose de nouveaux défis pour la communauté scientifique et les gouvernements. «Établir un lien entre la santé des végétaux et les changements climatiques n'est pas un simple exercice de style: il est prouvé que les changements climatiques réduisent la résistance et la résilience des végétaux aux organismes nuisibles et aux maladies», a-t-il affirmé. «Nous devons renforcer les systèmes phytosanitaires pour leur permettre d’anticiper et d'atténuer les effets des changements climatiques sur la production et la protection des cultures, et améliorer la recherche sur la santé des végétaux et les changements climatiques pour éclairer les décisions politiques», a souligné M. Castro.
De son côté, le responsable de l'Équipe chargée de l'intégration et du soutien au Secrétariat de la CIPV, M. Arop Deng, a présenté les activités mises en place par la CIPV pour protéger la santé des végétaux à travers le monde, et a expliqué en quoi le travail effectué par la CIPV contribue de façon importante à la réalisation des ODD 13 et 15 du Programme 2030 de l’ONU, qui portent respectivement sur l'action climatique et la vie sur terre. En particulier, l'inclusion, dans le nouveau Cadre stratégique de la CIPV pour 2020-2030, d'un programme de développement visant à évaluer l'impact des changements climatiques sur la santé des végétaux atteste de l'importance que la CIPV accorde à cette question. Dans son allocution, M. Deng a illustré le lien entre changements climatiques, santé des végétaux et croissance économique. Il a rappelé que, d'après la FAO, les organismes nuisibles causent chaque année la perte de 220 milliards d'USD de produits agricoles.
Quant au Président du Comité directeur international de l'IYPH, M. Ralf Lopian, il a souhaité apporter des éléments concrets en présentant, d'un point de vie scientifique, la façon dont les changements climatiques peuvent affecter la répartition et l'épidémiologie des organismes nuisibles. Prenant l'exemple du dendroctone du pin argenté (Dendroctonus ponderosae), un scolyte qui s'attaque aux pins dans l'ouest de l'Amérique du Nord, il a expliqué que la progression rapide de cet organisme nuisible vers le nord et l'est du Canada est très vraisemblablement due aux changements climatiques. Il a également expliqué que la faim et les changements climatiques figurent parmi les principales causes de détresse économique, de migrations massives et peut-être même de conflits. Pour éviter ces écueils, il convient de renforcer les politiques phytosanitaires aux niveaux national et international.
Les effets des changements climatiques sur la santé des végétaux peuvent être plus dévastateurs lorsqu'ils se produisent dans de petites îles isolées qui dépendent principalement de l'agriculture, comme dans le Pacifique. Comme l'a expliqué le Directeur général adjoint du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, des forêts et de la pêche des Tonga, M. Villami Kami, les gouvernements du Pacifique doivent prendre d'urgence des mesures pour empêcher la propagation des organismes nuisibles et des maladies des végétaux dans leurs territoires isolés où l'agriculture est la principale source de revenus. Lors de son exposé, M. Villami Kami a cité de nombreux exemples de maladies et d'organismes nuisibles envahissants, notamment l'orycte du cocotier, un ravageur des végétaux qui décime les palmiers et détruit la production de noix de coco en Asie tropicale et dans les îles du Pacifique. Pour s'attaquer à ces problèmes et élargir encore le débat, les îles du Pacifique prévoient de se réunir en 2020 à Fidji dans le cadre d'une conférence régionale.
Les orateurs principaux de la manifestation parallèle sur l'IYPH à la COP25 posent pour une photo de groupe juste après l'événement © FAO