Posted on ven, 21 Mar 2025, 13:57
The System Approaches side session during CPM-19 - ©FAO/Alessandra Benedetti
Réunion parallèle sur les approches systémiques lors de la CMP-19 © FAO/Alessandra Benedetti Rome, 21 mars 2025 – Une réunion consacrée aux approches systémiques s’est tenue en marge de la dix-neuvième session de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP-19), au siège de la FAO. Elle a rassemblé des représentants d’ONPV, des décideurs et des experts du secteur pour examiner les principes, les outils pratiques et les initiatives futures liés aux approches systémiques dans le domaine phytosanitaire.
Garantir l’innocuité du commerce des végétaux et des produits végétaux tout en atténuant les risques posés par les organismes nuisibles demeure une priorité pour les ONPV du monde entier. Face à l’expansion du commerce international et aux effets des changements climatiques sur les dynamiques des organismes nuisibles, la nécessité de solutions scientifiques souples et adaptées se fait plus pressante que jamais. Les approches systémiques permettent d’appliquer une stratégie globale de gestion du risque phytosanitaire, fondée sur l’intégration de plusieurs mesures indépendantes, conformément à la norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP) n° 14. Contrairement aux approches fondées sur une seule mesure, les approches systémiques renforcent la flexibilité et permettent d’adapter les mesures aux marchandises, aux risques phytosanitaires et aux exigences réglementaires propres à chaque pays.
Le responsable du Secrétariat de la CIPV et chef de l’Unité de la CIPV chargée de l’établissement des normes, Avetik Nersisyan, a ouvert la réunion en déclarant que «les approches systémiques sont essentielles pour garantir l’innocuité des échanges de végétaux et produits végétaux tout en soutenant le commerce et le développement économique» et que «l’intégration de plusieurs mesures indépendantes permet de renforcer la sécurité phytosanitaire et la capacité d’adaptation».
Les intervenants ont présenté des applications concrètes et les avantages des approches systémiques, en expliquant comment elles permettent d’assurer un équilibre entre gestion du risque phytosanitaire et facilitation des échanges. Rieks van Klinken (CSIRO, Australie) a exposé les facteurs qui conduisent à la mise en œuvre des approches systémiques et leur capacité à s’adapter aux nouveaux défis, notamment ceux liés aux changements climatiques. «En concevant des approches systémiques souples et fondées sur la science, nous créons des circuits commerciaux résilients qui profitent à la fois aux pays exportateurs et importateurs», a-t-il déclaré.
Un des temps forts de la réunion a été la présentation de l’outil d’aide à la décision au service d’une approche systémique (ADAS). Nelson Laville, président du Forum des directeurs de la santé des végétaux des Caraïbes (CPHD), a démontré comment cet outil aide les ONPV à concevoir et à évaluer les mesures de gestion du risque phytosanitaire. «Cet outil constitue une ressource précieuse qui permet aux pays de définir et d’examiner des approches systémiques adaptées à certaines marchandises et à des exigences commerciales spécifiques, tout en assurant un consensus entre les principaux acteurs de la chaîne de production», a-t-il expliqué.
La réunion a également été l’occasion de présenter l’expérience fructueuse du Kenya dans l’exportation de roses. Le chef de l’ONPV du Kenya, Teophilus Mutui, a indiqué comment le pays a mis en œuvre une approche systémique pour se conformer à la réglementation de l’Union européenne tout en répondant au défi posé par Thaumatotibia leucotreta (faux carpocapse). «Grâce à une approche systémique complète, le Kenya a conservé l’accès à ses principaux marchés d’exportation tout en renforçant ses pratiques agricoles durables dans le secteur horticole», a-t-il expliqué.
De son côté, Diego Quiroga, représentant de l’ONPV d’Argentine et membre du Bureau de la CMP, a présenté un atelier de la CIPV sur les approches systémiques, qui se tiendra à la fin de 2025 ou au début de 2026. «Cet atelier servira de tribune pour renforcer les capacités, partager les connaissances et promouvoir la collaboration entre ONPV, tout en consolidant l’approche “Une seule santé”», a-t-il déclaré.
La réunion, animée par Adriana Moreira, responsable adjointe de l’Unité de la CIPV chargée de l’établissement des normes, s’est conclue par une séance de questions-réponses qui a permis aux participants d’échanger leurs points de vue et d’obtenir des éclaircissements auprès des experts. Dans ses remarques finales, Sam Bishop, Vice-Président de la CMP et représentant de l’ONPV du Royaume-Uni, a souligné l’importance de poursuivre la collaboration. «Les échanges d’aujourd’hui confirment l’importance des approches systémiques pour la santé végétale à l’échelle internationale. Nous encourageons la poursuite de l’engagement et du partage des connaissances afin de faire progresser les mesures phytosanitaires à l’échelle mondiale», a-t-il déclaré.
Réunion parallèle sur les approches systémiques lors de la CMP-19 © FAO/Alessandra Benedetti