Posted on mar, 21 Jan 2025, 07:19
Le Ministre de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, M. Gabriel Mbairobe (à gauche), remet une tablette à l’un des participants. Les tablettes ont été mises à disposition grâce à un financement de l’USDA. © FAO/Gaelle NgandoMbaye
Renforcer la préparation de l’Afrique à la lutte contre les maladies et les organismes nuisibles transfrontières Publié le mardi 21 janvier 2025 à 7h19
Le Ministre de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, M. Gabriel Mbairobe (à gauche), remet une tablette à l’un des participants. Les tablettes ont été mises à disposition grâce à un financement de l’USDA. © FAO/Gaelle NgandoMbaye Douala, 20 janvier 2025. Des fonctionnaires phytosanitaires de cinq pays d’Afrique francophone suivent une formation d’une semaine sur les dernières avancées scientifiques et les outils numériques modernes afin d’améliorer le suivi et la surveillance des organismes nuisibles et ainsi prévenir les apparitions de ce type d’organismes et protéger les ressources végétales.
Intitulé Surveillance des organismes nuisibles et gestion des informations de détection, l’atelier se tient du 20 au 24 janvier 2025 à Douala (Cameroun). Il réunit plus de 60 participants venus du Cameroun, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Maroc et de la République démocratique du Congo. Il est organisé par le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et est accueilli par le Ministère de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, avec le soutien financier de l’Union européenne, dans le cadre du Programme phytosanitaire africain (PPA). La CIPV met en œuvre le PPA en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Département de l’agriculture et du développement rural de l’Union africaine et le Service de l’inspection de la santé des plantes et des animaux (APHIS) du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA). La phase pilote du PPA est menée dans 11 pays. La deuxième phase débutera en 2025 et sera conduite dans huit autres pays. L’objectif est d’inclure dans les années à venir la totalité des 54 pays africains.
«En Afrique, les organismes nuisibles détruisent entre 30 et 60 pour cent des cultures, ce qui représente 65,5 milliards d’USD par an. En renforçant la résilience de leurs systèmes phytosanitaires, les pays peuvent empêcher les organismes nuisibles d’entrer ou de se disséminer sur leur territoire», a déclaré lors de l’ouverture de l’atelier le Ministre de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, M. Gabriel Mbairobe.
Le Ministre a officiellement remis aux techniciens phytosanitaires nationaux du Cameroun des tablettes financées par l’USDA et équipées des outils de surveillance et de signalement des organismes nuisibles du PPA.
Mieux vaut prévenir que guérir
Les participants seront formés à la surveillance, à la collecte d’échantillons, à l’analyse, à la collecte de données et au signalement d’organismes nuisibles tels que la mouche des fruits, la chenille légionnaire d’automne et le virus du bunchy top du bananier. Ces organismes nuisibles menacent des cultures telles que la mangue, le maïs et la banane, respectivement, ce qui a un impact sur la sécurité alimentaire. Au Mali, par exemple, Bactrocera dorsalis, l’une des espèces de mouches des fruits les plus répandues, constitue la plus grande menace pour la production de mangues, un produit d’exportation de premier plan. La chenille légionnaire d’automne pourrait entraîner chaque année la perte de 17,7 millions de tonnes de maïs dans 12 pays africains, ce qui plongerait des dizaines de millions de personnes dans une situation de pénurie alimentaire.
Les participants prendront part à des séances pratiques de collecte de données sur le terrain en utilisant les outils du système d’information géographique (SIG) du PPA en vue de renforcer la surveillance des populations d’organismes nuisibles et d’améliorer la planification des interventions, la prévention et les pratiques de gestion. Les participants ont suivi les formations en ligne de la CIPV sur la surveillance et sur les obligations nationales en matière de communication d’informations afin d’approfondir leurs connaissances.
Le moment opportun pour une intervention adéquate
Avec plus d’un milliard de personnes qui dépendent de l’agriculture pour assurer leur subsistance, la sauvegarde de la production agricole est un enjeu essentiel pour la sécurité alimentaire et le commerce. Et pourtant, la Stratégie phytosanitaire pour l’Afrique souligne que les faibles capacités techniques en matière de surveillance des organismes nuisibles et de coordination phytosanitaire entravent les efforts de protection de la production agricole.
«Le PPA permettra aux inspecteurs phytosanitaires de tirer parti des dernières avancées scientifiques et des technologies numériques modernes en vue d’assurer une surveillance, une détection, un contrôle et une prévention efficaces des organismes nuisibles», a déclaré le responsable de l’Équipe chargée de l’intégration et de l’appui du Secrétariat de la CIPV, M. Arop Deng. «Les outils du PPA permettront d’améliorer la prévention et la protection contre les organismes nuisibles ainsi que le respect des normes phytosanitaires internationales», a-t-il ajouté.
«La lutte contre les organismes nuisibles est complexe et coûteuse, surtout une fois qu’ils sont établis. En outre, les pays africains manquent souvent de capacités techniques et d’infrastructures phytosanitaires adéquates. Il est donc vital pour ces pays de surveiller activement les risques et d’utiliser des outils de diagnostic précis pour détecter la présence d’organismes nuisibles», a déclaré le représentant par intérim de la FAO au Cameroun, M. Lassina Ouattara.
Étaient également présents à l’ouverture de l’atelier la coordinatrice adjointe du Conseil phytosanitaire interafricain (CPI) de l’Union africaine (UA), Mme Sandrine Bayendi Loudit, et le directeur exécutif de l’Organisation pour la protection des végétaux au Proche-Orient (NEPPO), M. Mohamed Ben Jamaa. En tant qu’organisations régionales africaines de la protection des végétaux, le CPI de l’UA et la NEPPO font partie intégrante du Groupe de travail sur la coordination opérationnelle du PPA, ce qui permet de renforcer la collaboration régionale dans le domaine phytosanitaire. Mme Bayendi et M. Ben Jamaa ont souligné le rôle essentiel de la collaboration et l’importance d’améliorer la capacité phytosanitaire de l’Afrique pour transformer l’agriculture, favoriser la croissance économique et créer des emplois, en tenant compte de l’augmentation du commerce des produits agricoles.
© FAO/Gaelle NgandoMbaye
Le responsable de l’Équipe chargée de l’intégration et de l’appui du Secrétariat de la CIPV, M. Arop Deng, souligne l’importance du PPA. © FAO/Gaelle NgandoMbaye
À propos de la FAO
L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est l’agence spécialisée des Nations Unies qui mène les efforts internationaux vers l’élimination de la faim. Son objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire pour tous et d’assurer un accès régulier et suffisant à une nourriture de qualité permettant à tous de mener une vie saine et active. La FAO s’emploie à transformer les systèmes agroalimentaires en promouvant une production et une consommation durables, notamment en protégeant les végétaux afin d’assurer la sécurité alimentaire mondiale. Avec 195 membres – 194 pays et l’Union européenne – la FAO est présente dans 130 pays à travers le monde.
À propos de la CIPV
La CIPV est un traité international ratifié par 185 parties contractantes, qui vise à protéger les ressources végétales mondiales contre l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles, et à promouvoir l’innocuité du commerce. Les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP), élaborées sous les auspices de la CIPV, aident les pays à mettre en œuvre les normes phytosanitaires nationales et les exigences en matière d’importation. Hébergée par la FAO, la CIPV est la seule entité mondiale habilitée à établir des normes dans le domaine phytosanitaire.