La Zambie, fervente défenseuse de la santé des végétaux en première ligne dans l’exécution du PPA

Face à la recrudescence des organismes nuisibles et des maladies des végétaux, qui entraînent d’importantes pertes de production et des pertes économiques dans le monde entier, affectant ainsi la sécurité alimentaire et le commerce, on ne saurait trop insister sur le rôle des organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) en tant qu’autorités nationales compétentes et chefs de file dans le domaine de la protection des végétaux. Les ONPV sont des agences nationales qui mènent des activités visant à mettre en œuvre la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), notamment pour protéger les ressources végétales contre les organismes nuisibles et favoriser la coopération internationale afin d’empêcher l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles aux végétaux.

Par le biais du Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA), la CIPV collabore avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Commission de l’Union africaine pour l’agriculture et le Département de l’agriculture des États-Unis (USDA), pour permettre aux ONPV des 11 pays d’Afrique qui participent à la phase pilote du PPA, parmi lesquels la Zambie, d’utiliser des méthodes scientifiques avancées pour surveiller activement les organismes nuisibles et collecter des données. Les outils du PPA visent à aider les pays à détecter rapidement les organismes nuisibles qui affectent la sécurité alimentaire, le commerce des cultures et des produits végétaux, ainsi que l’environnement, et à agir rapidement face à ces organismes.

Lors d’une tournée effectuée en mars 2024 dans les pays africains qui participent à la phase pilote au PPA, le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, a félicité la Zambie d’avoir accordé la priorité à la protection des végétaux et au renforcement des capacités du personnel phytosanitaire de son ONPV, le Service de quarantaine végétale et des questions phytosanitaires (PQPS).

«Le Secrétariat de la CIPV se félicite de la mise en place du PPA, car il propose une approche très scientifique de la surveillance et de la gestion des organismes nuisibles en fournissant des connaissances et des technologies scientifiques au moyen de tablettes informatiques», a expliqué M. El-Lissy. «Le PPA renforcera les capacités techniques du personnel de l’ONPV en matière de lutte contre les organismes nuisibles tels que le faux carpocapse (Thaumatotibia leucotreta) et les maladies comme la maladie de la striure brune du manioc, qui affectent les cultures servant à assurer la sécurité alimentaire et la sécurité des moyens d’existence en Zambie», a-t-il ajouté.

Le Ministre zambien de l’agriculture, M. Reuben R. Phiri Mtolo, a remercié la CIPV pour sa coordination du PPA et a assuré que son ministère soutiendra le programme jusqu’à sa réussite. Il a félicité l’ONPV pour son action dans le domaine phytosanitaire et a souligné l’importance de protéger les végétaux pour garantir la sécurité alimentaire.

Protéger la santé des végétaux dans les situations d’urgence

La mission de la CIPV s’est déroulée dans les quinze jours qui ont suivi l’annonce par la Zambie d’une catastrophe nationale et d’une situation d’urgence, causées par une sécheresse prolongée et des conditions météorologiques difficiles, attribuées en partie aux changements climatiques. Selon les médias nationaux et internationaux, la sécheresse a détruit près de la moitié des plantations de maïs, portant un coup sévère à la production alimentaire et menaçant la sécurité alimentaire et les revenus de plus d’un million de ménages d’agriculteurs.

M. El-Lissy a compati avec la population zambienne, en indiquant que la sécheresse réduira probablement l’immunité des végétaux contre les organismes nuisibles et les maladies, ce qui accentuera la présence des organismes nuisibles et accroîtra les dégâts causés par ces derniers.

«Les changements climatiques sont un réel sujet d’inquiétude. Nous sommes convaincus que le PPA peut améliorer la lutte contre les organismes nuisibles en Afrique en aidant les pays à collecter des données en temps réel afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées pour se protéger contre ces organismes avant que de telles situations d’urgence ne se produisent», a-t-il déclaré.

Il a appelé à des discussions plus stratégiques avec les dirigeants nationaux et internationaux, afin de renforcer la collaboration dans la protection de l’agriculture et du commerce contre les organismes nuisibles.

M. El-Lissy a également rencontré la Représentante de la FAO en Zambie, Mme Anne-Rose Suze Percy Filippini.

«Je suis très heureuse que la Zambie fasse partie des pays retenus pour participer à la phase pilote du PPA. Le Bureau de la Représentation de la FAO en Zambie souhaite recenser et renforcer les synergies avec la CIPV, afin de mettre en œuvre efficacement le PPA et de garantir sa contribution à la santé des végétaux en Zambie», a-t-elle déclaré.

La Représentante de la FAO en Zambie, Mme Anne-Rose Suze Percy Filippini, reçoit du Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, un dossier contenant des informations sur le PPA © FAO/Anita Tibasaaga

L’ONPV de Zambie mobilisée

Le directeur du PQPS, M. Kenneth Msiska, a remercié la communauté phytosanitaire de la CIPV d’avoir choisi la Zambie comme pays pilote pour mettre en œuvre le PPA.

Il a remercié le Ministère de l’Agriculture pour son leadership et sa clairvoyance, qui ont permis à l’ONPV d’évoluer d’une unité de l’Institut de recherche agricole du pays à un département à part entière.

«Nous disposons d’une équipe compétente et déterminée à améliorer la santé des végétaux en Zambie afin d’assurer l’innocuité du commerce intérieur et international», a déclaré Mme Msiska.

M. El-Lissy (à droite) aux côtés de fonctionnaires de l’ONPV de Zambie qui utilisent le logiciel du PPA pour la surveillance des organismes nuisibles dans une exploitation agricole à Lusaka (Zambie) © FAO/Anita Tibasaaga

M. Osama El-Lissy (premier rang, au centre) et M. Kenneth Msiska (premier rang, deuxième en partant de la gauche) avec le personnel du PQPS et du Secrétariat de la CIPV © FAO/Emmanuel Kabila

M. Msiska a indiqué que la visite de M. El-Lissy a permis de souligner le rôle de l’ONPV en tant que «principal conseiller du Gouvernement en matière phytosanitaire», d’autant plus que la sécheresse qui sévit en Zambie risque d’obliger le pays à importer des céréales. «Il est important de tenir compte de l’introduction et de la dissémination d’organismes nuisibles dans les importations et le commerce lors des situations d’urgence», a-t-il ajouté.

En 2020, lors de la 27e session du Comité de l’agriculture de la FAO, la Zambie a défendu une résolution sur la célébration annuelle de la Journée internationale de la santé des végétaux le 12 mai. La proposition a été approuvée lors de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2021 et la première Journée internationale de la santé des végétaux s’est tenue le 12 mai 2022.

Afin de renforcer son infrastructure phytosanitaire, la Zambie a réalisé en 2023 une évaluation de ses capacités phytosanitaires (ECP). Le Secrétariat de la CIPV a également formé deux membres du personnel de l’ONPV pour devenir facilitateurs ECP. M. Msiska a indiqué que cela a permis à l’ONPV d’accroître sa visibilité aux niveaux national et régional. «Nous espérons poursuivre sur cette lancée», a-t-il conclu.

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