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L’Ouganda accroît ses exportations agricoles grâce à l’ePhyto

Posted on lun, 13 Mai 2024, 07:33

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© MAAIF

L’agriculture est le moteur de l’économie ougandaise et emploie sept Ougandais sur dix. Elle représente 24 pour cent du revenu de l’Ouganda, tandis que le commerce agricole représente 33 pour cent des recettes d’exportation du pays.

Au fil des ans, l’Ouganda a considérablement amélioré ses capacités et ses infrastructures nationales afin de faciliter le commerce des produits agricoles sur le marché international. Le pays a par exemple adopté de nouvelles technologies pour améliorer, sécuriser et rentabiliser davantage le commerce international des produits agricoles.

Avant août 2020, l’Ouganda utilisait un système de certification manuel pour les produits agricoles faisant l’objet d’un commerce international. Le système fonctionnait avec des certificats phytosanitaires papier que les exportateurs joignaient aux produits destinés à l’exportation pour prouver aux pays importateurs que les envois étaient sûrs et exempts d’organismes nuisibles. Ce système papier fonctionnait, mais il posait de nombreux problèmes, dont certains risquaient d’empêcher l’Ouganda d’accroître ses exportations et ses recettes d’exportation.

Les certificats étaient parfois falsifiés ou accompagnés de documents inadéquats, ce qui conduisait à l’interception des envois destinés à l’exportation. Les exportateurs devaient se déplacer pour demander les certificats phytosanitaires auprès du Service d’inspection et de certification des cultures – l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV) de l’Ouganda –, puis patienter dans l’attente d’une réponse. Le processus durait plusieurs jours et nécessitait des allers-retours pour fournir des renseignements complémentaires et finalement recevoir, le cas échéant, un certificat phytosanitaire. La transmission des certificats n’était pas sécurisée et il arrivait que les certificats soient perdus ou endommagés pendant le transport. Cela avait pour effet de retarder l’acheminement des marchandises. Le commerce de produits agricoles était une activité très coûteuse pour les exportateurs.

La certification phytosanitaire et la délivrance des certificats phytosanitaires est assurée par l’ONPV de l’Ouganda, qui relève du Ministère de l’agriculture, de l’industrie animale et des pêches (MAAIF). L’utilisation de certificats phytosanitaires papier, qui était la règle à l’ONPV, obérait grandement l’efficacité de l’institution.

L’espace de stockage pour l’ensemble des certificats phytosanitaires était limité et le processus d’approvisionnement était si long et si compliqué qu’il arrivait parfois que le bureau ne puisse plus délivrer de certificats. Le système national n’était pas en mesure de fournir des données analytiques détaillées en temps réel et l’ONPV ne pouvait donc pas conseiller efficacement le Gouvernement ougandais sur les questions phytosanitaires liées aux activités d’exportation. Ce système archaïque ne permettait pas de fournir aux pays importateurs des certificats phytosanitaires fiables.

Adoption de l’ePhyto

L’ONPV a indiqué que la solution ePhyto de la CIPV arrivait à point nommé. Le maintien des certificats papier menaçait la sécurité des exportations agricoles ougandaises. Grâce à son approche multidimensionnelle, la solution ePhyto de la CIPV permet de résoudre diverses questions d’ordre phytosanitaire et commercial. Le gouvernement a adopté le Système national générique ePhyto (GeNS) pour faciliter la gestion du commerce par les différents ministères, départements et agences et aussi par le secteur privé. Le GeNS est l’une des deux composantes de la solution ePhyto de la CIPV. Les pays qui ne disposent pas d’un système spécifique pour se connecter au système d’échange centralisé (plateforme) peuvent utiliser le GeNS pour produire, envoyer et recevoir des ePhytos.

Les inspecteurs de l’ONPV ont été formés à l’utilisation de la solution ePhyto et le pays a rapidement constaté une amélioration de sa conformité aux normes phytosanitaires internationales et de ses relations avec ses partenaires commerciaux.

L’ePhyto a été déployé selon une approche reposant sur les filières des produits de base, en commençant par le secteur de l’horticulture, dont les produits étaient les plus concernés par les interceptions. Grâce à un partenariat public-privé, le gouvernement a pu fournir aux inspecteurs de l’ONPV des ordinateurs portables et des tablettes électroniques. De leur côté, les exportateurs sont tenus de disposer d’une connexion Internet et d’ordinateurs dans leurs locaux.

© MAAIF

Tirer profit des avantages

Depuis que l’Ouganda a adopté l’ePhyto il y a plus de trois ans, les choses ont beaucoup changé.

Le nombre d’ePhytos émis par l’Ouganda a augmenté de 2 pour cent en juillet 2020, puis de 14,5 pour cent en juillet 2021, de 17 pour cent en juillet 2022 et enfin de 66 pour cent en juillet 2023. Le GeNS permet une gestion plus fiable et plus rapide, notamment en réduisant les retards dus aux ruptures de stock des certificats papier. L’ePhyto a réduit le besoin d’espace de stockage pour les certificats phytosanitaires et permet de collecter des données en temps réel sur les statistiques commerciales, ce qui permet à l’ONPV de conseiller le gouvernement sur le commerce de produits agricoles. L’ONPV peut également communiquer directement avec les ONPV des marchés de destination car, grâce au GeNS, l’Ouganda peut commercer avec n’importe quel pays qui utilise la solution ePhyto de la CIPV.

Les acteurs du secteur privé ont réduit leurs coûts d’exploitation grâce aux certificats phytosanitaires automatiques produits par le GeNS. Les demandes d’inspection peuvent être effectuées en ligne, ce qui réduit les déplacements. Les ONPV peuvent transmettre rapidement leurs observations et la délivrance des certificats est plus facile et moins coûteuse. La probabilité de perdre ou d’endommager des certificats phytosanitaires a été réduite et, le cas échéant, les corrections peuvent être effectuées électroniquement et immédiatement.

L’utilisation de la solution ePhyto de la CIPV a permis de renforcer la confiance des partenaires commerciaux de l’Ouganda et le Ministère et l’ONPV sont optimistes quant à la poursuite de l’augmentation des volumes d’échanges.

Personnel technique de plusieurs ONPV d’Afrique lors de la visite d’une exploitation florale en Ouganda pour découvrir l’utilisation de l’ePhyto. © MAAIF

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