Posted on ven, 29 Nov 2024, 08:00
Barbara Peterson, entourée de Josephine Mphozongo (Département des services de recherche agricole du Malawi) et d’Elizabeth Mumba (Ministère du commerce et de l’industrie du Malawi) lors de la deuxième mission d’ECP dans l’usine de production et de transformation de mangues de Salima (Malawi) de l’entreprise Malawi Mangoes © FAO
Ce mois-ci, nous nous entretenons avec Barbara Peterson, qui travaille au sein de l’Unité de la facilitation et de la mise en œuvre du Secrétariat de la CIPV, grâce à une contribution en nature de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à nos questions. Pouvez-vous commencer par nous présenter brièvement votre parcours et les grandes étapes de votre carrière?
Avec plaisir! Je suis titulaire d’une maîtrise en protection contre les organismes nuisibles et j’ai commencé ma carrière en tant que consultante dans le domaine de la lutte intégrée contre les organismes nuisibles. Je surveillais les cultures horticoles, j’importais des insectes utiles et je fournissais des recommandations aux agriculteurs en matière de lutte contre les organismes nuisibles. Après avoir travaillé pendant dix ans en tant que consultante, j’ai rejoint l’ACIA en 2002, où j’ai commencé à travailler sur la réglementation relative à l’horticulture et aux importations/exportations. En 2019, j’ai été détachée auprès de l’Unité de la facilitation et de la mise en œuvre du Secrétariat de la CIPV dans le cadre d’un accord de contribution en nature, en travaillant à distance depuis le Canada.
Aviez-vous déjà travaillé pour le Secrétariat de la CIPV avant 2019 et quelle a été votre motivation pour rejoindre le Secrétariat dans le cadre d’un accord de contribution en nature?
Oui, j’avais déjà pris part aux travaux de deux groupes de travail d’experts de la CIPV. Le premier avait pour mission d’établir un projet de norme sur les milieux de culture en association avec des végétaux destinés à la plantation, et les travaux du second portaient sur la gestion du risque phytosanitaire. J’ai également été membre de deux groupes d’experts de l’Organisation nord-américaine pour la protection des plantes (NAPPO) et j’ai assisté à plusieurs réunions de cette organisation. J’ai ainsi pu découvrir en profondeur les processus de la CIPV. Ce qui m’a donné envie de travailler pour le Secrétariat, c’est la prise de conscience que tous les pays partagent des préoccupations communes en matière phytosanitaire et aussi l’importance de la collaboration à l’échelle mondiale. Le Canada avait déjà apporté par le passé une contribution en nature avec le détachement de mon collègue Shane Sela, qui a travaillé sur l’ePhyto. Après avoir découvert l’important travail qu’il a accompli, cela m’a incitée à postuler lorsque l’ACIA a ouvert un nouveau poste axé sur le commerce électronique, la mise en œuvre et le renforcement des capacités.
Pourriez-vous nous présenter brièvement vos principales responsabilités au sein de l’Unité chargée de la facilitation de la mise en œuvre du Secrétariat de la CIPV?
Je travaille essentiellement sur le commerce électronique, qui est l’un des éléments clés du Programme de développement du Cadre stratégique de la CIPV 2020-2030. Dans le cadre de mes travaux avec l’équipe du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités sur le commerce électronique, j’ai dirigé l’élaboration d’un plan de travail qui a donné des résultats tangibles, notamment le guide de la CIPV sur cette question, d’autres matériels de renforcement des capacités et l’étude de l’Observatoire de la CIPV sur le commerce électronique, qui a été lancée récemment. J’ai aussi dirigé l’élaboration d’autres guides de la CIPV, notamment celui sur la situation des organismes nuisibles pour appuyer la mise en œuvre de la NIMP n° 8 et un autre sur les matériaux d’emballage en bois pour renforcer la mise en œuvre de la NIMP n° 15. J’ai également travaillé avec l’équipe du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités sur les guides et matériels de formation en vue d’établir une procédure harmonisée pour l’élaboration des guides et matériels de formation de la CIPV sous la supervision dudit Comité. L’objectif était de faire en sorte que ces ressources importantes pour le renforcement des capacités puissent proposer des conseils pratiques et fiables et soient facilement accessibles à l’ensemble des acteurs du secteur phytosanitaire.
Vous avez rejoint le Secrétariat de la CIPV juste au moment de la pandémie, lorsque le télétravail s’est généralisé. Quelles conséquences cela a-t-il eues sur votre travail?
La pandémie de COVID-19 a rendu difficile le lancement de nouveaux projets, comme celui sur le commerce électronique, mais elle a également permis de mettre en place des solutions novatrices. Par exemple, plusieurs ateliers de formation en présentiel étaient prévus en 2020, dans la région du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), dans le cadre du projet de facilitation des échanges du COMESA. En raison de la pandémie, nous sommes passés au travail en ligne et l’équipe du projet a décidé d’utiliser le budget initialement prévu pour les formations en présentiel pour mettre au point des cours en ligne de la CIPV, ce qui a constitué une démarche novatrice et pragmatique. Ces cours sont devenus la pierre angulaire du matériel de renforcement des capacités du Secrétariat de la CIPV. Ils constituent une ressource inestimable pour la communauté phytosanitaire mondiale en offrant des possibilités d’auto-apprentissage souples et accessibles disponibles gratuitement pour tous. Depuis, nous avons développé d’autres supports de formation en ligne et les avons fait traduire dans différentes langues.
Il a aussi fallu composer avec le télétravail car je travaille à domicile, depuis Vancouver (Canada). Au départ, cela a été assez simple car toute l’équipe travaillait à distance. Mais maintenant que l’équipe est de retour au bureau et que je travaille à distance avec neuf heures de décalage horaire, j’ai parfois l’impression d’être un peu isolée. Le fait de travailler au sein d’une équipe soudée et solidaire et d’avoir une solide expérience dans le domaine phytosanitaire m’a permis de travailler de façon productive, même si je travaille à domicile dans un autre fuseau horaire. Je pense qu’à la fin de ma mission, en avril 2025, j’aurai accompli toutes les activités clés que j’avais prévu de réaliser pendant mon mandat au sein du Secrétariat de la CIPV.
Quels sont, pour vous, les principaux avantages de travailler au sein du Secrétariat?
J’ai beaucoup appris sur la gouvernance de la CIPV et les initiatives phytosanitaires menées à l’échelle mondiale. En intégrant une équipe internationale et diversifiée comme celle de l’Unité chargée de la facilitation de la mise en œuvre au sein du Secrétariat de la CIPV on est amené à rencontrer des experts techniques de renommée internationale et à découvrir différents points de vue, et cela est très stimulant et enrichissant sur le plan professionnel. L’un des acquis importants que j’ai retirés de cette expérience est l’obtention de la certification de facilitateur de l’évaluation des capacités phytosanitaires (ECP), grâce au projet Renforcement des capacités et de la gouvernance en matière de contrôle alimentaire et phytosanitaire. Avec cette certification, j’ai appris à soutenir les ONPV dans la conduite des ECP et j’ai eu l’occasion de faciliter une ECP au Malawi. Cela a été pour moi une expérience incroyable et enrichissante.
Quels sont, selon vous, les avantages des contributions en nature pour le Secrétariat de la CIPV et les ONPV, en l’occurrence l’ACIA?
Les contributions en nature permettent au Secrétariat de bénéficier de l’expertise des ONPV dans des domaines spécifiques, ce qui apporte une importante valeur ajoutée à son travail. Elles permettent également au Secrétariat de disposer d’un personnel stable et à long terme et de répondre ainsi aux problèmes de ressources.
Pour les ONPV comme l’ACIA, les tâches accomplies dans le cadre des contributions en nature cadrent souvent avec les priorités nationales et constituent un excellent moyen de renforcer leur contribution aux travaux phytosanitaires à travers le monde. Mon travail au sein du Secrétariat a permis de progresser sur certains sujets qui sont également des priorités pour le Canada, comme le commerce électronique et le déplacement des matériaux d’emballage en bois dans le cadre du commerce international. À mon retour à l’ACIA en 2025, je pourrai mettre à profit de précieux apprentissages sur la gouvernance, les processus et les initiatives mondiales de la CIPV en vue de renforcer la contribution de l’ACIA aux efforts mondiaux dans le domaine phytosanitaire.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux autres ONPV et aux personnes qui envisagent d’accomplir le même type de mission?
Les contributions en nature sont essentielles pour garantir la stabilité et l’efficacité du Secrétariat car elles permettent de mener des projets à long terme et d’obtenir des résultats significatifs. Actuellement, cinq personnes, moi comprise, travaillent au sein du Secrétariat de la CIPV grâce à des contributions en nature fournies par l’Australie, le Canada, les États-Unis, la France et le Japon. Pour les intéressés, c’est une excellente occasion d’élargir leurs horizons, de nouer des contacts avec des gens du monde entier et d’avoir un impact tangible sur la santé des végétaux. J’encourage les membres de personnel des ONPV intéressés à surveiller les appels à contribution en nature. Un a d’ailleurs été publié récemment pour un poste d’assistant au sein du programme ePhyto!
Informations connexes
Guides et matériels de formation de la CIPV
Appel à contribution en nature - Assistant au sein du programme ePhyto