Posted on mer, 31 Jan 2024, 15:23
© Secrétariat de la CIPV
Rome, 25 janvier 2024 – En décembre 2023 s'est achevée une intervention de sept ans menée par le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) afin d'aider le Cambodge et le Sri Lanka à faire en sorte que la production de leurs agriculteurs réponde aux normes phytosanitaires requises pour l'exportation et le commerce international, et que les agriculteurs aient accès aux marchés pour écouler leurs produits.
Intitulé «Renforcement des capacités des parties contractantes en développement en ce qui concerne la mise en œuvre de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), dans le cadre du Programme FAO-Chine pour la Coopération Sud-Sud (CSS)», le projet partait du principe que pour qu’un pays puisse mettre en œuvre efficacement la CIPV, les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) et d'autres mesures phytosanitaires pertinentes, il est essentiel d'évaluer sa situation phytosanitaire.
D'un montant de deux millions d'USD, le projet a bénéficié à des centaines de personnes au sein de la communauté phytosanitaire, notamment des agriculteurs, du personnel agricole et des décideurs politiques dans les pays pilotes et dans le reste du monde. Il a également permis de renforcer les capacités phytosanitaires du personnel de plusieurs organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) et d'autres parties prenantes dans les deux pays pilotes.
S'exprimant à l'occasion de la clôture du projet, M. Jingyuan Xia, conseiller spécial du Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'un des coordinateurs du projet, a déclaré: «L'éducation, la formation et le développement des compétences sont essentiels pour permettre aux ONPV d'accomplir efficacement leur mission. La FAO est fière du succès remporté par cette initiative. Nous encourageons le Cambodge et le Sri Lanka à renforcer leur collaboration avec les institutions universitaires et de recherche et les organisations internationales, afin de tirer parti des réalisations du projet et d'améliorer leurs systèmes nationaux».
Grâce à ce projet, les pays pilotes ont pu lever des fonds pour financer des projets d'amélioration de leurs systèmes phytosanitaires. Le Cambodge devrait bénéficier du programme de la FAO «Un pays, un produit prioritaire» concernant les technologies de la filière de la mangue.
«La CIPV félicite le Cambodge, le Sri Lanka, la FAO et l'initiative de coopération Sud-Sud de la Chine pour ces avancées», a déclaré le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy. «Il est important que la communauté phytosanitaire tire parti des collaborations existantes et potentielles pour préserver la santé des végétaux, et cette occasion a été bien exploitée», a-t-il ajouté. Le projet a été coordonné par la responsable de l'Unité de la facilitation et de la mise en œuvre, Mme Sarah Brunel, pour le compte du Secrétariat.
Principaux accomplissements du projet.
Évaluation des capacités phytosanitaires
Le Cambodge et le Sri Lanka ont réalisé avec succès des évaluations des capacités phytosanitaires (ECP) afin de déterminer si leurs systèmes phytosanitaires nationaux étaient conformes aux normes internationales applicables concernant la sécurité sanitaire des aliments et l'innocuité du commerce des végétaux et produits végétaux. Ils ont utilisé plusieurs modules du processus d'ECP afin de déterminer les lacunes et les possibilités d'amélioration de leurs systèmes phytosanitaires nationaux. Une fois l'évaluation terminée, les deux pays ont organisé des ateliers au niveau national pour présenter les résultats et sensibiliser les parties prenantes (y compris les décideurs politiques) à l'importance de l'ECP. Le Cambodge et le Sri Lanka ont également élaboré des stratégies nationales de renforcement des capacités phytosanitaires afin de protéger leurs ressources agricoles et végétales, tout en favorisant l'innocuité du commerce des produits végétaux.
Les stratégies se concentrent sur l'élaboration de politiques phytosanitaires, la réalisation de programmes pédagogiques, le renforcement des capacités des institutions concernées et l'amélioration des connaissances des parties prenantes nationales sur des questions essentielles telles que la gestion des apparitions de foyers d’organismes nuisibles.
M. Ker Monthivuth, directeur du Département cambodgien de la protection des végétaux et de l'action sanitaire et phytosanitaire, qui est aussi l'ONPV du Cambodge, a déclaré que le Cambodge était chanceux d'avoir été choisi comme pays pilote. Le projet a permis d'obtenir trois bénéfices principaux, notamment une meilleure compréhension par le personnel de l'ONPV des normes phytosanitaires internationales et des travaux menés par la CIPV. La mise en œuvre de l'ECP a permis à l'ONPV d'acquérir une connaissance approfondie de la capacité du pays à mettre en œuvre efficacement des activités phytosanitaires. Grâce à ces connaissances, le Cambodge a élaboré une feuille de route pour orienter l'action du pays en vue d'améliorer son système et son infrastructure phytosanitaires, tout en mettant en œuvre les mesures phytosanitaires adéquates. Grâce à cette intervention conduite par la CIPV, qui a mis à disposition des technologies de pointe développées par la Chine, le Cambodge dispose aujourd'hui de meilleures capacités en termes de personnel qualifié pour lutter contre les ravageurs du bananier.
Renforcement des capacités
Les parties prenantes de la communauté phytosanitaire, notamment le personnel des ONPV, les fonctionnaires agricoles, les agriculteurs, les acteurs du secteur privé et d'autres acteurs nationaux ont reçu une formation dans différents domaines phytosanitaires. Au Cambodge, la formation a porté sur les technologies de lutte intégrée contre les organismes nuisibles utilisées dans la lutte contre la fusariose du bananier, les mesures phytosanitaires et la présentation sur le terrain de nouvelles technologies chinoises. Quant au Sri Lanka, il a bénéficié de formations techniques sur la surveillance, l'identification des espèces, l'élevage en masse et le traitement des mouches des fruits sur les mangues. Cet échange de connaissances sur les technologies innovantes, notamment en provenance de Chine, a enrichi la formation sur la lutte intégrée contre les organismes nuisibles.
Participants à l'atelier régional de la CIPV sur la prévention et la gestion durables des organismes nuisibles et des maladies de la mangue en Asie © Secrétariat de la CIPV
Des partenariats renforcés pour promouvoir la santé des végétaux
Le projet a également permis de renforcer la collaboration au sein du réseau phytosanitaire mondial, avec l'organisation d'événements tels que la formation technique avancée de la CIPV, qui s'est déroulée à Pékin (Chine) du 30 octobre au 10 novembre 2023. Les participants à cet événement de deux semaines organisé par le Secrétariat de la CIPV, la FAO, le Ministère chinois de l'agriculture et des affaires rurales (MARA) et le Centre pour la coopération internationale (CICOS) ont discuté de la contribution du projet à l'agriculture durable, à la protection des végétaux et à l'adoption des mesures phytosanitaires. Ils ont également discuté des moyens d'améliorer les systèmes de quarantaine végétale, la surveillance et la prévision des organismes nuisibles, notamment l'utilisation de technologies de pointe pour la surveillance et la lutte contre les organismes nuisibles et les maladies des végétaux, la gestion des pesticides et la lutte intégrée contre les organismes nuisibles. Cet événement a été l'occasion pour les parties contractantes, essentiellement issues de pays en développement, de renforcer leur réseau et leur détermination à préserver la santé des végétaux, en collaboration avec le Secrétariat de la CIPV, l'ONPV de Chine, l'équipe de la FAO chargée de la coopération Sud-Sud et les ONPV du Cambodge et du Sri Lanka. La formation a été complétée par des visites sur le terrain et un colloque mondial de la FAO sur la lutte durable contre la chenille légionnaire d'automne.
Quelques-uns des participants à la formation technique avancée de la CIPV à Pékin (Chine) © FAO
«Il est essentiel d'aligner les règles, les réglementations et la législation sri-lankaises sur les normes mondiales afin de résoudre les problèmes transfrontaliers causés par l'incompatibilité de certaines règles et réglementations», a déclaré W. A. Raveen Thushara Wickramarachchi, directeur adjoint de la quarantaine végétale et scientifique principal en pathologie végétale au Service national de quarantaine végétale du Sri Lanka (NPQS). «Dans certains cas, ces disparités ont créé des barrières commerciales. Néanmoins, ce projet a souligné l'importance pour les pays de procéder aux mises à niveau nécessaires pour s'adapter à l'évolution du paysage commercial mondial», a-t-il ajouté.
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