Voix régionales, impact mondial : agir ensemble face aux défis phytosanitaires

Rome, 30 septembre 2025 – Qu’il s’agisse de créer des outils innovants de surveillance des organismes nuisibles ou de mettre au point des stratégies pour lutter contre le risque de dissémination lié aux déplacements internationaux de conteneurs maritimes, les pays de sept régions mettant en œuvre la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) ont souligné l’importance de la coopération régionale pour renforcer les systèmes phytosanitaires mondiaux.

D’août à septembre, les professionnels de la santé végétale et les parties prenantes ayant participé aux ateliers régionaux annuels de la CIPV 2025 – organisés en Afrique (République du Congo), en [Asie (République de Corée), dans les Caraïbes (Trinité-et-Tobago), en Europe et en Asie centrale (Türkiye), en Amérique latine (Argentine), au Proche-Orient et en Afrique du Nord (Oman) et dans le Pacifique (Fidji) – ont débattu des grandes questions phytosanitaires, délibéré sur les solutions à apporter aux problèmes rencontrés et examiné l’état d'avancement et de mise en œuvre des normes phytosanitaires. «À mesure que les menaces pesant sur la santé des végétaux gagnent en ampleur et en complexité, sous l’effet des changements climatiques, de l’expansion du commerce mondial et de l’apparition de nouveaux organismes nuisibles, le dialogue, la coopération et l’action à l’échelle régionale deviennent plus urgents que jamais», a déclaré Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, dans un message vidéo. «Votre voix, votre expérience et vos points de vue régionaux joueront un rôle déterminant dans le renforcement d’un système phytosanitaire mondial inclusif, fondé sur la science et capable de s’adapter au changement», a-t-elle ajouté.

Discussions sur les pistes d’amélioration des normes internationales sur la santé des végétaux

Les participants ont mené des discussions approfondies sur les projets de normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) actuellement soumis à consultation auprès des parties contractantes et des organisations régionales de la protection des végétaux. Ces normes portent notamment sur les déplacements internationaux de bananes fraîches (Musa spp.) et de taro destinés à la consommation, les directives pour l'inspection au champ, les audits à distance et l’établissement de zones exemptes de mouches des fruits. Les régions Afrique, Amérique latine et Caraïbes, entre autres, ont souligné la nécessité de repenser les NIMP afin de les rendre plus pratiques, transparentes, compréhensibles et adaptées à l’ensemble des parties contractantes. Les participants ont également souligné la nécessité d’améliorer la lisibilité des NIMP et de fournir un appui adapté aux divers niveaux de capacité de mise en œuvre des différents pays.

L’innovation au service de la santé des végétaux

Les participants se sont accordés sur la nécessité d’encourager l’innovation, la recherche et le développement. Lors de l’atelier pour l'Europe et l'Asie centrale, le pays hôte – la Türkiye – a présenté son système B-recipe, conçu pour renforcer la résilience des systèmes phytosanitaires grâce à des outils numériques favorisant la lutte biologique contre les organismes nuisibles et à des applications à codes QR destinées à suivre et prévenir l’utilisation de pesticides nocifs dans l'agriculture. Pour aider les pays à mettre en œuvre les NIMP, la CIPV met à disposition des outils tels que des cours en ligne sur des sujets comme l’analyse du risque phytosanitaire, accessibles via le Campus de la CIPV sur la santé végétale. Les participants à l’atelier pour le Pacifique ont étudié la possibilité d’intégrer certains de ces cours au sein des activités de biosécurité régionale de l’Organisation de protection des végétaux pour le Pacifique (PPPO), malgré des capacités et des ressources limitées. Lors des ateliers pour les régions Afrique et Proche-Orient et Afrique du Nord, les pays ont demandé un soutien renforcé pour adopter la solution ePhyto de la CIPV, afin de faciliter le commerce en remplaçant les certificats papier par des certificats électroniques. De leur côté, les pays de la région Europe et Asie centrale ont appelé à la mise en place de formations pour aider les pays nouvellement engagés dans le commerce international des végétaux à mieux appliquer des normes telles que la NIMP n° 15, qui réglemente l’utilisation du bois brut comme matériau d’emballage dans le commerce international.

Des stratégies régionales pour une collaboration renforcée

Les participants à l’atelier pour l’Asie ont discuté de l’élaboration d’une norme régionale pour les mesures phytosanitaires visant à maîtriser le risque de dissémination d’organismes nuisibles par les conteneurs maritimes. De même, la région Pacifique a examiné son projet de stratégie visant à renforcer la biosécurité régionale, tandis que la région des Caraïbes a souligné l’importance d’élaborer des directives pour réduire la dissémination mondiale d’organismes nuisibles causée par les déplacements de conteneurs maritimes. Les participants à l’atelier de la région Proche-Orient et Afrique du Nord ont plaidé pour une collaboration accrue entre les 18 pays de la région dans la gestion des organismes nuisibles transfrontières et pour une participation renforcée au Groupe de la planification stratégique de la CIPV. Ils ont également discuté de la stratégie phytosanitaire de la région (2025-2053) ainsi que de l’élaboration de normes régionales relatives aux matériels de multiplication certifiés pour les principales cultures, telles que le palmier dattier et l’olivier.

Dans tous les ateliers régionaux, les participants ont souligné l’importance de tels forums pour renforcer la position de la région, défendre les priorités régionales au sein des instances mondiales relatives à la santé des végétaux, telles que la Commission des mesures phytosanitaires (CMP) – principal organe directeur de la CIPV – et encourager le partage des connaissances et des expériences. Ils ont appelé à renforcer le plaidoyer en faveur de la santé des végétaux, en confiant au Secrétariat de la CIPV un rôle clé aux échelons national, régional et mondial.

Pour consulter les rapports des ateliers régionaux 2025 de la CIPV, et obtenir des précisions sur les recommandations formulées, voir cette page.

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