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Les normes phytosanitaires, le commerce électronique, l’ePhyto et la coopération internationale, principaux sujets abordés lors des ateliers régionaux de la CIPV

Posted on jeu, 26 Sep 2024, 11:34

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© FAO/Alessandra Benedetti

Rome, 26 septembre 2024 – Les ateliers régionaux annuels de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), qui se sont déroulés du 5 août au 8 septembre, se sont conclus par l’engagement des communautés phytosanitaires des sept régions – Afrique, Amérique latine, Asie, Caraïbes, Europe et Asie centrale, Pacifique Sud-Ouest et Proche-Orient et Afrique du Nord – à coopérer aux niveaux régional et international pour protéger les végétaux contre les organismes nuisibles. Placés sous le thème «Santé des végétaux, innocuité du commerce et technologie numérique», les ateliers ont été l’occasion de rappeler l’importance des normes phytosanitaires pour préserver la santé des végétaux et favoriser l’innocuité du commerce, mais aussi de souligner la nécessité d’accroître la sensibilisation et la communication sur les questions phytosanitaires. Ils ont également permis de discuter des problèmes phytosanitaires propres à chaque région et des solutions à y apporter. On trouvera ci-après un résumé des discussions région par région.

Afrique

Les participants à l’atelier, qui s’est tenu à Kinshasa (République démocratique du Congo), ont souligné l’importance d’adopter la certification phytosanitaire électronique en utilisant la solution ePhyto de la CIPV. Cette dernière est un système en ligne qui permet aux pays d’échanger des certificats phytosanitaires numériques (ePhytos), en remplacement des certificats papier. Cela permet d’accroître la fiabilité et de réduire les erreurs et les fraudes dans le commerce international de végétaux et de produits agricoles. En Afrique, 13 pays échangent des certificats phytosanitaires électroniques grâce à la solution ePhyto de la CIPV, tandis que le Burundi, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Mozambique et la Sierra Leone ont fait part, lors de l’atelier, de leur intérêt à adopter cette technologie. Les pays ont également réclamé un soutien, des conseils et une formation dans le domaine de la certification phytosanitaire électronique.

Les participants ont été invités à utiliser davantage le Système de mise en ligne des observations et à sensibiliser les responsables politiques au travail effectué par les organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV), notamment en ce qui concerne l’établissement et la mise en œuvre des normes phytosanitaires internationales pour lutter contre les organismes nuisibles aux végétaux.

«Afin de lutter contre cette expansion permanente des maladies végétales, le moment est venu d’unir nos efforts en adoptant un ensemble de méthodes et d’outils éprouvés qui montrent comment la prévention, l’alerte précoce, la préparation, la bonne gestion des crises et les bonnes pratiques peuvent améliorer la sécurité alimentaire et sauver des vies», a déclaré le Ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire de la République Démocratique du Congo, M. Grégoire Mutshayi, qui a présidé l’ouverture et la clôture de l’atelier.

L’atelier a réuni 73 participants de 21 pays d’Afrique subsaharienne, parmi lesquels des experts phytosanitaires d’organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV), des membres du Secrétariat de la CIPV, des observateurs internationaux, des acteurs nationaux qui sensibilisent à la résistance aux antimicrobiens, qui collaborent avec les agriculteurs et qui plaident contre la surutilisation des pesticides, ainsi que des représentants de Médecins du Monde, une organisation internationale qui promeut l’initiative «Une seule santé» et une utilisation maîtrisée des pesticides dans l’horticulture.

L’atelier s’est conclu par une visite du domaine agro-industriel présidentiel de la N’sele pour découvrir les méthodes de lutte contre deux organismes nuisibles aux végétaux, Tuta absoluta et les mouches des fruits, dans les exploitations horticoles.

Asie

Comme en Afrique, les participants à l’atelier régional de la CIPV pour l’Asie ont souligné l’importance d’utiliser les certificats phytosanitaires dans le commerce des produits agricoles et l’urgence de mettre en place un mécanisme de financement durable pour la solution ePhyto de la CIPV. Ils ont encouragé le Secrétariat de la CIPV à suivre de près les contributions volontaires versées par les pays au système e-Phyto.

Les participants ont également discuté des moyens de partager avec d’autres régions les connaissances acquises lors de l’atelier régional pour l’Asie et ont chargé le Secrétariat de la CIPV de continuer à élaborer d’urgence des informations d’orientation spécifiques sur les espèces de mouches des fruits et leur cycle de vie dans différents climats, en tant que contribution à la version révisée de la NIMP n° 26.

L’atelier s’est tenu en République de Corée et a été organisé par la Commission phytosanitaire de l’Asie et du Pacifique (APPPC), sous la conduite de l’ONPV de la République de Corée – l’Agence de quarantaine animale et végétale (APQA) – et du Secrétariat de la CIPV. Il a réuni 33 participants, parmi lesquels des représentants de 17 pays – Australie, Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Népal, Nouvelle-Zélande, Philippines, République de Corée, Sri Lanka, Thaïlande, Timor-Leste et Viet Nam – ainsi que des membres du Bureau de la CMP, du Comité des normes et du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités.

L’atelier comprenait également une visite au Centre de recherche sur la technologie et la gestion forestières et de l’Arboretum national de Corée, afin de montrer aux participants comment la recherche scientifique et technologique contribue à la préservation des forêts sud-coréennes.

© APQA

Caraïbes

L’atelier régional de la CIPV pour les Caraïbes, accueilli par la République de Trinité-et-Tobago, s’est tenu conjointement avec la dix-septième réunion annuelle du Forum des directeurs de la santé des végétaux des Caraïbes (CPHD). L’atelier a réuni 17 participants, parmi lesquels des experts phytosanitaires et des représentants de 13 parties contractantes à la CIPV, de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA), de la délégation de l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) à Trinité-et-Tobago et de l’ambassade des États-Unis d’Amérique dans ce même pays.

Les participants ont souligné les risques phytosanitaires liés au commerce en ligne et ont félicité la CIPV d’avoir lancé une enquête sur le commerce électronique. Cette enquête vise à recueillir des informations sur la manière dont les parties contractantes à la CIPV appliquent les recommandations de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP) relatives au commerce en ligne. Les résultats de l’enquête permettront de suivre les stratégies phytosanitaires mises en place dans le monde en matière de commerce électronique et pourraient aider les petits États insulaires à gérer le risque phytosanitaire induit par l’augmentation du commerce électronique.

Les participants ont entendu des exposés sur plusieurs travaux de recherche concernant les organismes nuisibles d’intérêt pour la région, les programmes de renforcement des capacités et l’initiative «Une seule santé». Ils ont demandé à la CIPV d’organiser, à l’intention des nouveaux fonctionnaires des ONPV, un séminaire en ligne sur le processus d’établissement des normes.

«La convergence de vues entre nos dirigeants régionaux et les experts internationaux dans le domaine phytosanitaire souligne l’importance cruciale de collaborer pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés en matière de protection des végétaux», a déclaré Ian Mohammed, Directeur de recherche, au nom du Ministre de l’agriculture, des terres et de la pêche, M. Kazim Hosein.

«Notre région des Caraïbes, riche en biodiversité et en patrimoine culturel, témoigne de l’équilibre complexe entre l’activité humaine et l’environnement. Les menaces posées par les organismes nuisibles et les maladies des végétaux n’ont jamais été aussi pressantes et nous devons y apporter une réponse à la fois dynamique et unie», a-t-il ajouté.

© Ambassade des États-Unis d’Amérique

Europe et Asie centrale

L’atelier a été l’occasion de discuter des normes phytosanitaires internationales et de la situation phytosanitaire dans les pays de la région Europe et Asie centrale. Les participants ont souligné l’importance de célébrer la Journée internationale de la santé des végétaux, de sensibiliser davantage le public à la protection des végétaux, de mutualiser les expériences nationales et de trouver des solutions régionales aux problèmes communs liés aux organismes nuisibles.

L’atelier a été organisé par le Secrétariat de la CIPV, l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP), le Bureau régional de la FAO pour l’Europe et l’Asie centrale, la Représentation de la FAO en Arménie et l’Organisme d’inspection de la sécurité sanitaire des aliments de la République d’Arménie, qui n’est autre que l’ONPV du pays. Il a réuni 33 participants, parmi lesquels deux observateurs du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA) et des experts phytosanitaires de 20 parties contractantes à la CIPV.

Le Ministre arménien de l’économie, M. Gevorg Papoyan, a souligné l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre les organismes nuisibles aux végétaux et produits végétaux, en empêchant leur dissémination d’un pays à l’autre et leur introduction dans les zones menacées. Il a souligné l’importance de maintenir de bonnes conditions phytosanitaires et d’appliquer efficacement les mesures de protection des végétaux, particulièrement en ce qui concerne la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments en Arménie.

Le Directeur de l’ONPV d’Arménie, M. Armen Hayrapetyan, a souligné l’importance d’appliquer les normes phytosanitaires internationales, notamment du fait que la protection des végétaux est essentielle à la santé humaine et au progrès économique national. Il a également souligné l’importance de partager les connaissances par le biais de manifestations telles que l’atelier régional de la CIPV et par la coopération internationale et le développement en faveur de l’agriculture durable.

© ONPV d’Arménie

Amérique latine

Le Nicaragua a accueilli à Managua l’atelier régional de la CIPV pour l’Amérique latine. Parmi les participants figuraient des experts phytosanitaires de 20 pays d’Amérique latine, ainsi que des représentants du secrétariat de la CIPV, du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Amérique centrale, de l’Institut pour la protection et la santé agricoles (IPSA) du Nicaragua/ONPV du Nicaragua, de l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) et des trois ORPV de la région, à savoir l’Organisme international régional de santé végétale et animale (OIRSA), le Comité de santé végétale du Cône Sud (COSAVE) et la Communauté andine (CAN).

Les discussions ont porté sur les observations relatives aux projets de normes phytosanitaires, la publication de nouveaux guides phytosanitaires, l’importance de l’évaluation des capacités phytosanitaires, l’échange d’informations en matière d’innovation technologique et le renforcement de la collaboration régionale dans la lutte contre les menaces phytosanitaires.

Le Directeur exécutif de l’OIRSA, M. Raul Rodas, a souligné le rôle crucial joué par la CIPV au niveau mondial, en déclarant que les normes phytosanitaires internationales sont essentielles pour protéger les végétaux et prévenir d’importantes perturbations dans le commerce mondial.

Mme Raixa Llauger, fonctionnaire agricole au Bureau sous-régional de la FAO pour l’Amérique centrale, s’est félicitée de la bonne collaboration entre la CIPV, la CAN, le COSAVE, l’OIRSA, la FAO et l’IICA, qui a permis de faire avancer les questions phytosanitaires et de favoriser l’innocuité du commerce dans la région. Elle a également salué la stratégie régionale visant à promouvoir les technologies innovantes, notamment l’intelligence artificielle, afin de renforcer les capacités phytosanitaires et de protéger les végétaux contre les organismes nuisibles.

Le Président du COSAVE, M. Leonardo Olivera, a salué de son côté la participation de plusieurs représentants de la région aux comités techniques de la CIPV, tels que le Groupe technique sur le Glossaire et le Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités. Selon lui, cette participation renforce la contribution de la région à la résolution des problèmes posés par les organismes nuisibles au niveau international.

Le Directeur général du commerce à la CAN, M. Alberto Lora, a souligné l’importance de relever les défis phytosanitaires pour assurer la durabilité de l’agriculture et des écosystèmes dans le contexte des changements climatiques. Les principaux problèmes sont les suivants: nouveaux organismes nuisibles, résistance aux pesticides, lenteur de l’adoption des technologies, manque de formation, faiblesse de la réglementation, rareté des ressources et manque de suivi. M. Lora a appelé à adopter une approche collaborative et pluridisciplinaire impliquant les agriculteurs, les chercheurs et les professionnels de la santé des végétaux.

Les prochains ateliers régionaux de la CIPV pour l’Amérique latine se tiendront en Argentine en 2025 et au Nicaragua en 2026.

Proche-Orient et Afrique du Nord

L’atelier régional de la CIPV pour la région Proche-Orient et Afrique du Nord a fait ressortir l’importance de la collaboration et du partage d’expériences en vue de renforcer les systèmes phytosanitaires, de trouver des solutions aux défis phytosanitaires communs et de répondre aux nouvelles menaces posées par les organismes nuisibles. Les participants ont également discuté des derniers projets de normes et de directives de la CIPV, de l’application des normes et de la mise en œuvre des programmes de renforcement des capacités.

L’atelier s’est tenu à Rabat (Royaume du Maroc) et a réuni 33 participants de 11 parties contractantes et non contractantes à la CIPV – Arabie saoudite, Égypte, Jordanie, Libye, Maroc, Mauritanie, Oman, Palestine, Qatar, Tunisie et Yémen – ainsi que des représentants du Bureau de la CMP, du Comité des normes, du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités et de l’USDA (en qualité d’observateurs). L’atelier a été organisé conjointement par le Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, l’Organisation pour la protection des végétaux au Proche-Orient (NEPPO), le Bureau de la FAO au Maroc, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) du Ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts du Maroc et le Secrétariat de la CIPV.

«La région Proche-Orient et Afrique du Nord présente une grande diversité en termes de climat, de systèmes de culture et de systèmes phytosanitaires. Cependant, nous rencontrons de nombreuses difficultés communes lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité alimentaire, de préserver la biodiversité et de promouvoir la croissance économique via le commerce des produits agricoles. En coordonnant nos efforts au niveau régional et en collaborant par le biais de plateformes telles que cet atelier régional de la CIPV, nous pouvons trouver des solutions novatrices à ces problèmes complexes», a déclaré M. Abdelhakim El Waer, Sous-Directeur général de la FAO et Coordonnateur régional du Bureau de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.

Au cours d’une visite technique d’une journée à Tanger, les participants se sont rendus au Bureau régional de l’ONSSA et ont pu découvrir le travail considérable qu’il accomplit pour lutter contre le charançon rouge du palmier.

Les participants regardent un employé de l’ONSSA appliquer un traitement sur un palmier à Tanger dans le cadre du programme de lutte contre le charançon rouge du palmier © FAO Maroc

Pacifique Sud-Ouest

L’aide alimentaire humanitaire est essentielle pour sauver des vies et venir en aide aux populations en situation de crise. Néanmoins, le déplacement des produits agricoles peut présenter des risques phytosanitaires et constituer une filière pour les organismes nuisibles, notamment dans les pays dotés d’un faible système phytosanitaire. En vue de remédier à ce problème, les participants à l’atelier régional de la CIPV pour le Pacifique Sud-Ouest ont discuté de l’établissement d’une norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP) relative à la «sécurité de l’aide alimentaire et d’autres aides humanitaires», le projet de spécification ayant été approuvé par la CMP-18 (2024). La NIMP est en corrélation avec la NIMP n° 41 (Déplacements internationaux de véhicules, de machines et de matériel ayant déjà servi), qui recense et classe par catégorie les risques phytosanitaires associés aux déplacements de véhicules, de machines et de matériel ayant déjà servi pour des activités agricoles, forestières, des travaux de terrassement, l’exploitation minière à ciel ouvert, la gestion des déchets et les activités militaires, et recense les mesures phytosanitaires appropriées pour éviter l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles.

Les participants ont appelé à une plus grande sensibilisation sur cette question et ont convenu d’organiser un événement parallèle sur l’innocuité de l’aide lors de la Semaine de l’agriculture du Pacifique prévue du 26 au 30 mai 2025 à Nuku’alofa (Tonga).

D’autres questions ont été abordées, notamment la réalisation d’une enquête régionale sur l’impact des changements climatiques sur la sécurité biologique, le commerce, les déplacements d’organismes nuisibles et les rendements agricoles. Les résultats de l’enquête pourraient servir à élaborer des stratégies et des plans d’action permettant aux ONPV de soutenir les efforts nationaux destinés à réduire l’impact des changements climatiques sur la santé des végétaux. Les participants ont également discuté de certaines priorités pour la région, comme les normes relatives aux marchandises et l’innocuité du commerce, les conteneurs maritimes et les déplacements d’organismes nuisibles, ainsi que les systèmes de préparation et d’intervention face à ces organismes.

L’atelier s’est tenu à Nadi (Fidji) et a coïncidé avec le 30e anniversaire de l’Organisation de protection des végétaux pour le Pacifique (PPPO). Organisé conjointement par le Secrétariat de la CIPV et le PPPO, il a attiré 27 participants, dont 10 femmes, de 15 pays et territoires du Pacifique Sud-Ouest, ainsi que des représentants de l’accord PACER Plus et du programme PHAMA Plus (bailleurs de fonds de projets).

«L’atelier régional a donné lieu à de nombreux échanges et a atteint son objectif en nous permettant de rester en contact, informés et préparés. Toute la famille du PPPO était bien présente», a déclaré le Secrétaire exécutif de l’Organisation, M. Visoni Timote.

© Secrétariat de la CIPV

Informations connexes

Démarrage des ateliers régionaux annuels de la CIPV

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