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Un nouveau pas de franchi vers la sécurité alimentaire et la facilitation du commerce

Posted on mer, 20 Avr 2016, 13:44

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Afin de limiter la dissémination mondiale des organismes nuisibles et des maladies des végétaux (fruits, légumes, céréales, arbres, etc.), il est essentiel d’identifier les plantes utilisées par les organismes nuisibles pour se reproduire. Ces plantes sont appelées hôtes car, lorsqu’elles sont déplacées et commercialisées, elles servent de vecteur aux organismes nuisibles, posant un risque de dissémination de ces organismes. Il y a dix ans, les acteurs de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) convenaient de la nécessité de mettre au point une norme pour déterminer la susceptibilité d’un fruit donné d’accueillir des mouches des fruits nuisibles. Dix ans de dialogue, de rédaction et de consultations ont été nécessaires avant que la Norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP) intitulée Détermination du statut d’hôte des fruits à l’égard de la mouche des fruits (Tephritidae) soit adoptée.

Pourquoi l’adoption de cette norme a-t-elle pris autant de temps et quel sera son impact sur nos vies ?

Cette nouvelle norme de la CIPV décrit notamment les méthodes de surveillance dans des conditions naturelles et les essais de terrain dans des conditions semi-naturelles qui devraient être utilisés pour déterminer le statut d’hôte de fruits non abîmés à l’égard des mouches des fruits. Il s’agit d’une étape importante pour s’assurer que la détermination du statut d’hôte des fruits à l’égard des mouches des fruits s’effectue à travers le monde en suivant des directives identiques et pour aider les pays à parvenir aux mêmes conclusions. Les plantes non-hôtes dont les fruits présentent des stades physiologiques analogues, et qui proviennent de pays aux conditions écologiques similaires, doivent dorénavant être considérés comme identiques. Néanmoins, s’accorder sur la définition des différents types d’hôtes n’a pas été facile et il a fallu des années de dialogue et d’intenses négociations pour parvenir à une norme mondiale harmonisée.

Le commerce des produits agricoles est une composante essentielle du développement international, mais il pose également des risques phytosanitaires. Les pays importateurs qui souhaitent réduire le risque d’introduction de mouches des fruits lorsqu’ils importent des fruits peuvent prendre des mesures comme importer des fruits depuis des zones exemptes de mouches des fruits, traiter les fruits ou importer des fruits considérés comme non-hôtes. Encore aujourd’hui, il arrive que les pays déterminent le statut d’hôte en s’appuyant sur des informations dépassées ou peu fiables, telles que des études de laboratoire où les mouches des fruits étaient exposées à des fruits cueillis et piqués, ou où des œufs de mouches des fruits avaient été injectés dans la pulpe du fruit. Les mouches des fruits pouvant déposer leurs œufs facilement sur tout type de support (même sur une balle de ping-pong perforée), les pays refusent d’importer des fruits qui présentent un risque, aussi infime soit-il, de contenir des organismes nuisibles, et cela les amène souvent à adopter des restrictions commerciales. La nouvelle NIMP précise que, si les essais en laboratoire peuvent fournir suffisamment d’éléments pour démontrer l’appartenance à la catégorie des non-hôtes, ils ne permettent pas de démontrer le statut d’hôte d’une plante.

Le cas de l’avocat mexicain Hass (Persea americana) illustre combien il est important de déterminer correctement le statut d’hôte. Pendant des décennies, le Mexique a pâti des restrictions commerciales imposées par plusieurs pays importateurs qui interdisaient l’importation d’avocats frais par crainte des mouches des fruits. Les États-Unis étaient au nombre des pays qui refusaient l’importation d’avocats mexicains sur leur territoire. Ce n’est qu’au début des années 1990 que le pays a commencé à importer des avocats mexicains, bien qu’en limitant l’importation aux États les plus froids du nord, où les mouches des fruits avaient peu de chances de s’établir. Néanmoins, en 2004, des chercheurs ont démontré que l’avocat Hass n’était pas un hôte de la mouche des fruits, conduisant ainsi à l’extension de la zone d’importation des avocats Hass dans le pays. Aujourd’hui, les avocats mexicains sont importés dans l’ensemble des États-Unis.

Près de 4,5 millions de tonnes d’avocats sont récoltées chaque année à des fins commerciales à travers le monde, dont plus d’un million de tonnes (25 %) écoulées sur les marchés internationaux. Le commerce international des avocats totalise 2,1 milliards d’USD et les États-Unis en sont le premier importateur, suivis par les Pays-Bas, pays de transit de premier plan dans le commerce international. S’il n’avait pas été possible de définir avec certitude le statut d’hôte des avocats à l’égard des mouches des fruits, ce commerce n’aurait probablement pas été possible.

Si la détermination du statut d’hôte est essentielle pour le commerce international, elle joue également un rôle central au niveau national en aidant les pays à gérer efficacement les populations de mouches des fruits. La détermination du statut d’hôte permet donc de promouvoir des pratiques agricoles rationnelles, tout en facilitant le commerce. Sur le plan réglementaire, les pays en développement disposeront d’une base légitime pour exiger des pays développés qu’ils modifient leurs engagements néfastes à leur sécurité alimentaire. Au final, la norme contribuera à assurer la sécurité alimentaire au niveau mondial en limitant l’introduction de la mouche des fruits, en renforçant le rendement des récoltes agricoles et en stabilisant la disponibilité des denrées alimentaires. Elle facilitera le commerce, qui à son tour générera des revenus. Les exploitants agricoles en situation d’insécurité alimentaire, qui dépendent le plus des revenus du commerce et qui sont les plus vulnérables aux infestations de mouches des fruits, sont aussi ceux qui en bénéficieront le plus.

La NIMP n° 37 sur la détermination du statut d’hôte des fruits à l’égard de la mouche des fruits (Tephritidae) a été élaborée par le Groupe technique sur les zones exemptes et approches systémiques pour les mouches des fruits (TPFF), le Comité des normes de la Commission des mesures phytosanitaires, ainsi que par les parties contractantes et les organisations régionales de la protection des végétaux grâce à leur participation active lors des consultations. Pour de plus amples renseignements sur les travaux du Secrétariat de la CIPV, voir le site www.IPPC.int. La NIMP sera publiée en six langues à l’adresse https://www.ippc.int/fr/core-activities/standards-setting/ispms/.

Cet article a été rédigé par le Secrétariat de la CIPV, avec la contribution du Mexique, des États-Unis et de la Division mixte FAO/AIEA.

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