Posted on lun, 24 Jul 2023, 16:31
© FAO/Cristina Aldehuela
Rome, 20 juillet 2023 – Le mois dernier, le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) a organisé un séminaire en ligne pour présenter aux pays africains la solution ePhyto de la CIPV, notamment ses fonctions et ses avantages. Le webinaire s’est déroulé en deux sessions distinctes, l’une en anglais et l’autre en français, et a été l’occasion pour quatre pays africains de présenter leurs expériences en ce qui concerne la délivrance et la réception des certificats phytosanitaires électroniques (ePhytos). La solution ePhyto de la CIPV est un outil innovant qui permet de délivrer des certificats phytosanitaires numériques. L’échange d’informations phytosanitaires entre les pays importateurs et exportateurs est ainsi plus rapide et plus fiable et permet de limiter les risques d’erreur ou de fraude. Cela permet aussi de favoriser l’innocuité du commerce mondial de végétaux et produits végétaux, de l’accélérer et d’en réduire les coûts.
Le webinaire a attiré des représentants d’organisations nationales de la protection des plantes (ONPV), de bailleurs de fonds, d’organismes gouvernementaux (douanes, commerce, services postaux, etc.) ainsi que d’organisations de développement et du secteur privé. Des représentants du Secrétariat de la CIPV, du Groupe consultatif sectoriel ePhyto, du Groupe directeur ePhyto et de plusieurs ONPV (Afrique du Sud et Ouganda pour la session en anglais, et Cameroun et Sénégal pour la session en français) ont présenté des exposés. Les pays ont ainsi pu partager leurs données d’expérience sur l’utilisation fructueuse de la solution ePhyto de la CIPV.
Expériences des pays
L’Ouganda a adopté l’ePhyto pour résoudre divers problèmes: la vérification de l’authenticité des sources d’expédition, l’interception des marchandises en raison de la non-conformité des documents, les coûts élevés d’impression et de stockage des certificats papier, les retards causés par les certificats papier dans les passations de marchés publics et les retards accumulés dans l’analyse des données et l’établissement des rapports destinés à éclairer les décisions des pouvoirs publics.
L’Afrique du Sud a opté pour la dématérialisation afin de réduire le temps et les efforts consacrés à l’ensemble des processus et d’accroître son accès au commerce. La solution ePhyto de la CIPV permet au pays d’obtenir des données en temps réel, de réduire les coûts et les délais anciennement dus aux certificats papier, de réduire au minimum les erreurs humaines et d’améliorer la transparence et la traçabilité des marchandises commercialisées.
Depuis que le Cameroun a adopté la solution ePhyto de la CIPV et a commencé à échanger des ePhytos en octobre 2022, les délais de traitement sont désormais inférieurs à 48 heures, la traçabilité s’est améliorée et les cas de fraude ainsi que les autres coûts connexes ont été réduits. De même, depuis que le Sénégal a adopté la solution ePhyto de la CIPV en 2022, le pays a amélioré les services qu’il propose aux exportateurs, notamment en réduisant le temps et les déplacements nécessaires pour recevoir les certificats phytosanitaires. Le nombre de certificats frauduleux a diminué, ce qui a eu pour effet de renforcer la confiance des parties prenantes dans le système national.
Appel à l’action
«À ce jour, 126 pays dans le monde ont adopté la solution ePhyto de la CIPV, ce qui prouve l’utilité de cet outil», a déclaré le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy. «Néanmoins, seuls dix pays africains échangent des ePhytos. Ce type d’échange électronique peut être mis en œuvre dans n’importe quel pays et comporte de nombreux avantages. J’encourage donc d’autres pays africains à l’adopter», a-t-il ajouté.
Le Secrétaire de la CIPV a remercié la communauté de la CIPV, les bailleurs de fonds, le Conseil phytosanitaire interafricain (CPI) de l’Union africaine (UA) et la Commission des mesures phytosanitaires (CMP) pour leur soutien dans la mise en œuvre de la solution ePhyto de la CIPV. La responsable scientifique du CPI de l’UA, Mme Sandrine Bayendi Loudit, a rappelé aux participants que «la CMP a approuvé en 2014 une annexe à la norme internationale pour les mesures phytosanitaires n° 12 relative aux certificats phytosanitaires afin de fournir aux pays des orientations sur l’échange d’ePhytos». «Mais près de dix ans plus tard, les pays africains ne représentent que 18 pour cent de l’ensemble des pays qui échangent des ePhytos», a-t-elle souligné.
«J’invite donc les ONPV à collaborer activement avec les décideurs pour les aider à surmonter les difficultés de mise en œuvre, notamment les contraintes liées au cadre juridique, l’insuffisance des infrastructures informatiques et le manque de ressources humaines et financières. Ces problèmes doivent impérativement être résolus pour pouvoir bénéficier du soutien des partenaires techniques et financiers», a-t-elle conclu.
Informations connexes:
Sites Internet: Présentation de la solution ePhyto de la CIPV ; ephytoexchange.org (en anglais)
Brochure: La solution ePhyto de la CIPV - Investir dans la facilitation du commerce (en anglais)