Posted on mer, 16 Oct 2024, 12:40
© FAO
Rome, 16 octobre 2024 – Le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont organisé une réunion bilatérale au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, le 3 octobre 2024, en vue de renforcer la coopération internationale dans le domaine de la santé végétale. Ont assisté à la réunion des représentants de premier plan des deux organisations, sous la direction de Mme Sarah Brunel, responsable de l’Unité chargée de la facilitation de la mise en œuvre et également interlocutrice de l’EFSA au Secrétariat de la CIPV, ainsi que MM. Giuseppe Stancanelli et Sybren Vos, responsables des deux équipes chargées de la santé des végétaux au sein de l’Unité Environnement, plantes et écotoxicologie à l’EFSA.
Les participants ont souligné la mission conjointe de la communauté de la CIPV et de l’EFSA, qui consiste à protéger la santé des végétaux, à empêcher la dissémination des organismes nuisibles et des maladies des végétaux et à préserver les normes phytosanitaires mondiales dans le cadre de l’approche «Une seule santé».
Harmoniser les priorités en matière de protection phytosanitaire
Tout au long de la journée, les participants ont discuté de sujets prioritaires d’intérêt commun, à commencer par l’analyse prospective des risques émergents et les stratégies de surveillance de l’EFSA, laquelle a présenté des techniques avancées de suivi des menaces phytosanitaires, tandis que le Secrétariat de la CIPV s’est concentré sur l’amélioration des protocoles d’inspection, en particulier pour les conteneurs maritimes, qui jouent un rôle majeur dans le déplacement des organismes nuisibles à travers le monde. L’EFSA a présenté son bulletin d’information phytosanitaire sur l’analyse prospective et l’outil PeMoScoring qui permet de classer les risques liés aux organismes nuisibles émergents, ainsi que la future communauté phytosanitaire sur la plateforme de renseignement sur les épidémies à partir de sources ouvertes (EIOS).
Le Secrétariat de la CIPV a présenté le système mondial d’alerte et d’intervention en cas d’apparition de foyers d’organismes nuisibles (POARS). Ce système comprend des mécanismes d’évaluation et de signalement des risques liés à des organismes nuisibles d’apparition récente et permet d’informer régulièrement les ONPV de l’évolution de la situation des organismes nuisibles dans le monde. Les ONPV peuvent utiliser ces informations pour adapter rapidement leurs systèmes phytosanitaires et réduire les risques d’introduction et de dissémination d’organismes nuisibles.
A aussi été présenté l’outil d’évaluation des capacités phytosanitaires (ECP) de la CIPV, qui aide les pays à renforcer leurs systèmes phytosanitaires nationaux en se focalisant sur les possibilités de renforcement des capacités. Les participants ont discuté des activités de l’EFSA en matière d’évaluation du risque phytosanitaire, en mettant l’accent sur l’évaluation rapide de ce risque concernant les marchandises, cette évaluation étant indispensable pour prendre des décisions éclairées en matière de protection des végétaux dans l’Union européenne (UE).
La résistance aux antimicrobiens (RAM), qui constitue un enjeu intersectoriel croissant dans le cadre de l’approche «Une seule santé», a largement été évoquée. Le Secrétariat de la CIPV a présenté l’enquête actuellement menée par l’Observatoire de la CIPV sur l’utilisation des produits antimicrobiens et fongicides dans le domaine phytosanitaire, qui donnera lieu à l’étude de l’Observatoire de la CIPV sur la résistance aux antimicrobiens (AMR). Cette étude vise à établir des données mondiales précieuses sur la résistance aux antimicrobiens dans le contexte phytosanitaire, sur la base de données initiales recueillies auprès des parties contractantes à la CIPV. Les résultats d’une étude financée par l’EFSA sur la collecte de données relatives à l’utilisation d’antibiotiques et à la résistance dans la lutte contre les bactéries phytopathogènes ont été présentés. L’EFSA évalue le risque de résistance aux antimicrobiens dans la chaîne alimentaire dans l’UE. Les travaux actuellement menés par l’EFSA sur l’évaluation des méthodes alternatives de lutte contre les organismes nuisibles aux végétaux ont également été présentés.
Au nom de la délégation de l’EFSA, M. Ciro Gardi s’est également rendu au siège de la FAO le lendemain pour assister à la réunion parallèle «La santé des végétaux est-elle essentielle à la réussite de l’approche "Une seule santé"?» organisée en marge de la 29e session du Comité de l’agriculture.
Renforcer la collaboration
La réunion s’est conclue par une série d’engagements de collaboration axés sur la poursuite de l’échange de connaissances et du renforcement des capacités. Les participants ont convenu que le Secrétariat de la CIPV assistera au webinaire de l’EFSA sur l’analyse prospective, qu’il rejoindra la communauté phytosanitaire de l’EIOS dirigée par l’EFSA et qu’il participera au deuxième atelier international sur l’analyse prospective. Les deux organisations se sont montrées très enthousiastes à l’idée de resserrer leur collaboration en matière de renforcement des capacités, notamment en recensant les synergies et les possibilités d’examen par les pairs des cours d’apprentissage en ligne et du matériel de formation proposés par la CIPV et l’EFSA. Cette dernière a d’ailleurs indiqué qu’elle envisageait d’intégrer le cours d’apprentissage en ligne sur la surveillance de la CIPV dans ses futures ressources pédagogiques. Les deux organisations ont fait savoir qu’elles étudieraient la possibilité d’organiser conjointement de futurs webinaires et ateliers, notamment sur l’analyse du risque phytosanitaire, l’évaluation du risque lié aux marchandises, l’évaluation des conditions climatiques propices aux organismes nuisibles et les solutions de remplacement des antimicrobiens dans le domaine de la protection des cultures.
«Cette réunion marque une étape décisive dans le renforcement de notre collaboration avec le Secrétariat de la CIPV, en alignant nos forces pour relever les défis phytosanitaires grâce à l’innovation, à la collaboration et à l’apprentissage mutuel. Nous avons hâte de voir les résultats concrets qui émergeront des discussions d’aujourd’hui», a conclu M. Sybren Vos.