Posted on lun, 09 Jui 2025, 13:18
Les membres du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités aux côtés de représentants des organisations observatrices © FAO/Anita Tibasaaga
Rome, 9 juin 2025 – Le Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) s’est réuni du 19 au 23 mai à Rome (Italie) pour réfléchir aux mesures stratégiques de renforcement des capacités, passer en revue les résultats de la 19e session de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP), évaluer l’application des normes phytosanitaires à l’échelle mondiale et définir une feuille de route visant à renforcer leur mise en œuvre.
Le Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités est un organe subsidiaire de la CMP. Il supervise la mise en œuvre de la Convention et des normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP), et facilite le renforcement des capacités phytosanitaires des parties contractantes à la CIPV. La réunion de mai du Comité était la première de ses deux réunions annuelles. Outre les membres du Comité, ont participé à la réunion des observateurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de la Banque mondiale, du Comité de Liaison Entrepreneuriat-Agriculture-Développement (COLEAD), de la Commission européenne et du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF). Était également présent en tant qu’expert M. Ravinder Khetarpal, en remplacement de Mme Elizabeth McCrudden.
«Nous sommes à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre stratégique 2020-2030 de la CIPV, et nous devons adopter davantage d’approches stratégiques. Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années dans des domaines prioritaires tels que l’harmonisation de l’échange électronique de données, la gestion des nouvelles filières de dissémination des organismes nuisibles comme le commerce électronique, le système d'alerte et d'intervention en cas d’apparition de foyers d'organismes nuisibles (POARS) et, plus récemment, le Campus de la CIPV sur la santé végétale», a déclaré Sarah Brunel, responsable des affaires courantes du Secrétariat de la CIPV et cheffe de l’Unité de la facilitation et de la mise en œuvre de la CIPV.
Elle a remercié les membres du Comité et les organisations observatrices pour leur engagement en faveur du renforcement des capacités phytosanitaires, tout en appelant à un plus grand soutien financier et technique pour faciliter la mise en œuvre des normes.
Principaux points abordés
Recommandations de la CMP-19: s’agissant de la réflexion sur les NIMP en vue de les rendre plus pratiques, accessibles, transparentes et claires, le Comité a souligné l’importance de développer en temps utile des documents d’orientation pour chacune des NIMP et de mobiliser des ressources supplémentaires pour soutenir ce travail. Cette question a été soulevée pour la première fois lors de la réunion de 2024 du Groupe de la planification stratégique, puis lors des réunions du Bureau de la CMP, de la CMP-19 (2025) et des comités subsidiaires. Le Comité a recommandé de poursuivre les discussions lors des ateliers régionaux de la CIPV et de soumettre en 2025 au Groupe de la planification stratégique un document à ce sujet.
Le Comité a également discuté de l’élaboration de nouveaux guides de la CIPV, de l’amélioration de l’outil d’évaluation des capacités phytosanitaires (ECP), de l’atelier sur l’approche systémique prévu en décembre 2025 à Santiago (Chili), du renforcement des synergies entre les activités et les projets de la CIPV comme le Programme phytosanitaire pour l’Afrique (PPA) et le POARS, ainsi que du lancement de l’appel à thèmes de la CIPV. Sur ce dernier point, une nouvelle équipe a été constituée au sein du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités pour évaluer les propositions de thèmes présentées par les pays en vue d'élaborer des ressources sur la mise en œuvre de la CIPV. Le Secrétariat de la CIPV organisera un webinaire le mercredi 18 juin 2025 afin d’aider les pays à soumettre des propositions de qualité.
En vue de faciliter l’adoption de la solution ePhyto par les pays en développement pour la délivrance de certificats phytosanitaires électroniques, la CMP-19 a proposé de supprimer à partir de 2026 les frais d’utilisation pour les pays les moins avancés et les pays à faible revenu, tout en maintenant le modèle de financement actuel qui consiste en deux tiers de frais d'abonnement et un tiers de frais d’utilisation. Un observateur du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités a déclaré soutenir la recommandation de la CMP-19 et a souligné la nécessité d’évaluer les besoins des pays et leur degré de préparation concernant la mise en œuvre de l’ePhyto, en apportant à chaque pays un soutien adapté.
Les participants à la CMP-19 ont également souligné l’importance d'allouer des fonds supplémentaires aux activités de base de la CIPV en matière de mise en œuvre et de renforcement des capacités, notamment l'élaboration de guides et de supports de formation, l’ECP, le POARS, la coordination mondiale concernant la lutte contre la TR4 de Fusarium et l’Observatoire de la CIPV. Le Comité a demandé au Secrétariat de la CIPV et au Comité financier de suivre les suites données à cette recommandation et de garantir l’allocation de financements de base pour ces activités.
L’innovation au service de la santé des végétaux: la réunion de cette année a accueilli un webinaire intitulé «L’avenir de la santé des végétaux intelligente», au cours duquel ont été présentés des outils numériques de diagnostic, des applications de détection et de surveillance des organismes nuisibles basées sur l’intelligence artificielle, ainsi que des technologies intelligentes pour répondre aux principaux enjeux phytosanitaires. Les projets, sélectionnés dans le cadre d’un appel mondial, ont été présentés à plus de 400 participants, notamment des représentants de bailleurs de fonds et des acteurs de la communauté phytosanitaire.
Le Sénégal et l'Inde ont présenté des projets de la CIPV illustrant comment la technologie et l’innovation ont transformé, respectivement, le développement de leurs capacités phytosanitaires et la mise en œuvre des normes, grâce à la Solution ePhyto de la CIPV et au Campus de la CIPV sur la santé végétale.
Le Comité a également salué l’organisation de la Journée internationale de la santé des végétaux 2025 par la FAO, le Secrétariat de la CIPV et l’OIRSA. L’événement a mis en lumière les liens entre la santé humaine, la santé animale, la santé végétale et la santé environnementale, et a été l'occasion de présenter un outil de pointe et une salle de simulation 3D servant à former les inspecteurs phytosanitaires en matière de détection, d'intervention et de prévention des apparitions de foyers.
Membres du Comité chargé de la mise en œuvre et du renforcement des capacités et observateurs lors de la réunion de mai au siège de la FAO à Rome © FAO/Anita Tibasaaga
Perspectives
Dans son plan de travail pour 2025, l’Unité de la facilitation et de la mise en œuvre prévoit de renforcer les initiatives visant à intégrer davantage la santé des végétaux dans l'approche «Une seule santé», d'actualiser les pages du site de la CIPV relatives au renforcement des capacités phytosanitaires, d'élaborer la troisième enquête générale de la CIPV et de rédiger deux guides, l'un sur l’audit et l'autre sur l’autorisation des entités tierces. L’Unité de la facilitation et de la mise en œuvre continuera chaque mois à effectuer des signalements d'organismes nuisibles et à émettre des alertes dans le cadre du POARS, soutiendra la création d’un fonds d’affectation spéciale pour les activités du POARS, et promouvra le Campus de la CIPV sur la santé végétale lors d'un webinaire prévu le mercredi 11 juin.
«Une mise en œuvre effective est essentielle pour que les normes phytosanitaires puissent véritablement avoir un impact sur les systèmes phytosanitaires, contribuer à la protection des végétaux et favoriser l’innocuité du commerce», a déclaré Dominique Pelletier, président du Comité.
Il a salué le travail accompli par le Comité et a réitéré la recommandation de la CMP d'allouer des fonds supplémentaires aux principales activités de mise en œuvre, notamment le POARS, l'ePhyto et la coordination mondiale de la lutte contre la race tropicale 4 (TR4) de la fusariose du bananier par la CIPV.