Posted on mar, 28 Mai 2024, 08:21
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Le Caire, 27 mai 2024 – Le Gouvernement égyptien et le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) ont réaffirmé leur engagement à collaborer pour renforcer les capacités techniques de prévention et d’atténuation de l’impact des organismes nuisibles et des maladies des végétaux sur les cultures en Égypte.
Le Ministre de l’agriculture et de la mise en valeur des terres, M. El-Sayed Mohamed Al-Quseir, et le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, se sont réunis le dimanche 26 mai pour discuter de la mise en œuvre du Programme phytosanitaire africain (PPA2).
Le PPA est une initiative mise en place par la CIPV pour améliorer les capacités techniques du personnel phytosanitaire des organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) d’Afrique en utilisant des données scientifiques ainsi que des technologies et des outils de pointe pour surveiller, prévenir, détecter et gérer les organismes nuisibles aux végétaux. À travers le PPA, le Secrétariat de la CIPV aide les pays à renforcer leurs cadres nationaux de surveillance et de diagnostic en élaborant et en appliquant des protocoles d’identification pour les organismes nuisibles prioritaires, en formant le personnel et en fournissant des outils de terrain pour renforcer la surveillance et la détection des organismes nuisibles.
M. Al-Quseir a remercié le Secrétariat de la CIPV d’avoir pris la mesure du défi majeur que représentent les organismes nuisibles et les maladies des végétaux en Afrique. De nombreux pays du continent dépendent de l’agriculture pour assurer leur alimentation ainsi que les moyens de subsistance des personnes qui participent à la filière agricole, ce qui a un impact sur l’économie nationale, le commerce international et la coopération mondiale.
Il a souligné que l’Égypte était prête à servir de pôle régional pour dispenser les formations de la CIPV, qui portent notamment sur la technologie numérique et le savoir-faire scientifique en matière de détection des organismes nuisibles et de techniques de prospection. Le Ministre a noté que le fait d’avoir choisi la République arabe d’Égypte pour mener la phase pilote du Programme phytosanitaire africain en Afrique du Nord permet de constituer une base à partir de laquelle le programme pourra être déployé dans tous les pays d’Afrique.
Le Secrétaire de la CIPV, M. El-Lissy, s’est réjoui des propos du Ministre sur le leadership de l’Égypte en Afrique, car les organismes nuisibles aux végétaux ne connaissent pas les frontières. «Une fois que les pays connaissent et peuvent prévenir les organismes nuisibles, ils peuvent empêcher leur entrée dans de nouvelles zones où ils pourraient dévaster les cultures, la biodiversité et l’environnement», a déclaré M. El-Lissy. «Le Secrétariat de la CIPV est convaincu que le PPA, qui est envisagé comme partie intégrante d’un programme phytosanitaire mondial, améliorera de manière significative la production agricole, la sécurité alimentaire, l’environnement et le commerce en Afrique et au-delà», a-t-il ajouté.
M. Al-Quseir a également félicité le Secrétariat de la CIPV d’avoir pris la mesure de l’immense défi que représentent les organismes nuisibles et les maladies en Afrique, où la plupart des pays dépendent de la production végétale pour assurer leur alimentation et le revenu des personnes qui contribuent à la chaîne de valeur productive, dynamiser l’économie nationale, et participer au commerce international et à la coopération mondiale.
Ont également pris part à la rencontre M. Saad Moussa, superviseur de l’Administration centrale de la quarantaine végétale (CAPQ), qui est également l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV) d’Égypte, M. Ahmed E. Abd El-Mageed, directeur de l’Institut égyptien de recherche sur la protection des végétaux, M. Nader Badry de la CAPQ et M. Arop Deng, responsable de l’Équipe chargée de l’intégration et de l’appui au Secrétariat de la CIPV.
Chaque année, les organismes nuisibles aux végétaux détruisent 30 à 40 pour cent des cultures avant et après récolte en Afrique, des pertes qui se chiffrent à plusieurs milliards d’USD. Ces dégâts causés aux cultures entraînent des pénuries alimentaires dans de nombreuses régions du continent et aggravent l’insécurité alimentaire. La chenille légionnaire d’automne, par exemple, qui affecte plus de 80 types de végétaux comme le blé et le maïs – une culture de base dans de nombreux pays – entraîne des pertes de récoltes de près de 10 milliards d’USD par an rien qu’en Afrique. Les changements climatiques aggravent les épidémies d’organismes nuisibles et ont d’autres effets négatifs sur la santé humaine, la santé animale et l’environnement, notamment des risques élevés liés à l’utilisation abusive et à la gestion inadéquate des pesticides.
Le programme phytosanitaire africain, une intervention pratique
Le PPA vise également à aider les pays à mettre en œuvre efficacement les normes internationales en matière de santé et de sécurité sanitaire des végétaux, à promouvoir l’innocuité et la durabilité du commerce des produits agricoles, à favoriser la sécurité alimentaire et à contribuer à la croissance économique grâce à une production et à une productivité agricoles plus durables.
La CIPV met en œuvre le PPA en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable de l’Union africaine et le Département de l’agriculture des États-Unis (USDA).
Le premier atelier de formation des formateurs, au cours duquel le PPA a été officiellement lancé, s’est tenu au Caire en septembre 2023. Par la suite, les pays ont commencé à former des équipes phytosanitaires au niveau national, afin de renforcer les ressources humaines techniques de l’Afrique dans le domaine phytosanitaire.
M. Osama a également rencontré M. AbdulHakim Elwaer, Sous-Directeur général de la FAO et Représentant régional pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. «Le PPA est non seulement ambitieux, mais c’est aussi un programme bien structuré et pratique qui répond aux besoins des pays», a déclaré M. Elwaer. «Renforcer les capacités dans les domaines de la science phytosanitaire avancée et des outils numériques de pointe jouera un rôle crucial pour protéger la sécurité alimentaire et réduire au minimum les perturbations du commerce liées aux végétaux et aux produits végétaux. Il est important de relier cet aspect à la richesse des savoirs agricoles autochtones afin de créer des programmes phytosanitaires davantage holistiques, durables et culturellement pertinents qui profitent à la fois aux populations locales et à l’écosystème mondial», a-t-il ajouté.
En Égypte, le PPA est mis en œuvre par l’Administration centrale de la quarantaine végétale (CAPQ), qui est l’ONPV du pays. Les autres pays pilotes sont le Cameroun, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Mali, le Maroc, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la Sierra Leone, la Zambie et le Zimbabwe. La CAPQ a élaboré un plan opérationnel et prévoit de former 50 à 100 inspecteurs phytosanitaires par an. La première formation portera sur la prospection des organismes nuisibles et des maladies de Citrus sinensis et de Vitis vinifera qui affectent respectivement la production d’agrumes et de vigne, qui sont des cultures commerciales essentielles pour l’Égypte. M. Moussa a souligné l’efficacité des approches préventives dans la lutte contre les organismes nuisibles et les maladies des végétaux et a réitéré son engagement à renforcer la capacité phytosanitaire de l’Égypte à surveiller, détecter, combattre et prévenir l’impact des organismes nuisibles dans le secteur agricole.
À propos de la FAO
L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est l’agence spécialisée des Nations Unies qui mène les efforts internationaux vers l’élimination de la faim. Son objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire pour tous et d’assurer un accès régulier et suffisant à une nourriture de qualité permettant à tous de mener une vie saine et active. La FAO s’emploie à transformer les systèmes agroalimentaires en promouvant une production et une consommation durables, notamment en protégeant les végétaux afin d’assurer la sécurité alimentaire mondiale. Avec 195 membres – 194 pays et l’Union européenne – la FAO est présente dans 130 pays à travers le monde.
À propos de la CIPV
La CIPV est un traité international ratifié par 185 pays, qui vise à protéger les ressources végétales mondiales contre l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles, et à promouvoir l’innocuité du commerce. Les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP), élaborées sous les auspices de la CIPV, aident les pays à mettre en œuvre les normes phytosanitaires nationales et les exigences en matière d’importation. Hébergée par la FAO, la CIPV est la seule entité mondiale habilitée à établir des normes dans le domaine phytosanitaire.
Contact - M. Mohamed Ali Moussa, spécialiste de la communication, Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Courriel: [email protected] - Mme Anita Tibasaaga, spécialiste de la communication, Secrétariat de la CIPV. Courriel: [email protected] - Saad Moussa, Administration centrale de la quarantaine végétale (CAPQ), Égypte. Courriel: [email protected]