Posted on ven, 07 Jui 2024, 08:02
© FAO/Yousef Elruzzi
Rome, 7 juin 2024 – Dans le domaine de l’aide humanitaire, la fourniture de nourriture et d’autres produits de première nécessité aux populations en crise est une noble entreprise. Mais si cette aide est cruciale dans les situations d’urgence, elle peut aussi contribuer à disséminer les organismes nuisibles, ce qui a des conséquences à long terme sur l’agriculture, l’économie et les communautés.
La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) reconnaît l’importance de gérer le risque phytosanitaire associé à l’acheminement de l’aide. La recommandation 9 de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP) a été élaborée pour aider les parties contractantes, les organismes gouvernementaux et les organisations non gouvernementales qui participent aux activités d’aide humanitaire à réduire au minimum ces risques potentiels. Cette recommandation met l’accent sur la coopération internationale, la préparation phytosanitaire et la planification des interventions en vue de prévenir la dissémination des organismes nuisibles due à l’acheminement de l’aide.
Groupe de réflexion de la CMP sur la sécurité de l’aide alimentaire et d’autres aides humanitaires
Créé lors de la seizième session annuelle de la CMP en avril 2022, le Groupe de réflexion de la CMP sur la sécurité de la fourniture de l’aide alimentaire et d’autres aides humanitaires a pour objectif de relever les défis cruciaux liés à la gestion du risque phytosanitaire associé à l’acheminement de l’aide alimentaire et humanitaire.
L’objectif du Groupe est de relever les défis liés à l’atténuation du risque d’introduction d’organismes nuisibles aux végétaux par le biais de l’aide, en particulier dans les régions déjà dévastées par des catastrophes naturelles ou des conflits. En s’attaquant à ce problème, le Groupe entend soutenir les objectifs de la CIPV et protéger la durabilité de l’agriculture, la stabilité économique et le bien-être de la société dans les régions vulnérables.
Avancées lors de la CMP-18 Lors des délibérations de la dix-huitième session de la CMP (CMP-18) en avril 2024, plusieurs propositions importantes ont été discutées et adoptées. Avec le soutien de plusieurs pays, dont les îles Cook, le Canada, les États-Unis d’Amérique, Niue, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Royaume-Uni, Samoa, Tonga, Tuvalu, Vanuatu, entre autres, l’Australie a présenté des documents qui mettent en évidence les progrès accomplis par le Groupe de réflexion et qui proposent des ajustements au mandat du Groupe pour permettre à ce dernier de mieux atteindre ses objectifs.
L’une des propositions cruciales approuvées lors de la CMP-18 a été de prolonger de 24 mois le mandat du Groupe de réflexion jusqu’en 2026 afin de disposer de suffisamment de temps pour élaborer et exécuter conjointement les activités prévues.
La communauté de la CIPV s’est également félicitée de la contribution financière de l’Australie aux travaux du Groupe.
La Vice-Présidente du Groupe de réflexion, Mme Sophie Peterson, a indiqué que «le fait que la communauté de la CIPV ait accepté, via la CMP-18, de publier le projet de spécification d’une norme internationale pour les mesures phytosanitaires (NIMP) relative à l’aide humanitaire et de prolonger le mandat du Groupe de réflexion de deux ans témoigne de la nécessité de poursuivre les travaux pour résoudre ce grave problème multidimensionnel».
En outre, la consultation sur les spécifications de la NIMP a été approuvée lors de la CMP-18 et l’examen des observations a été inclus dans les attributions du Groupe de réflexion. Cette étape vise à recueillir un large éventail d’avis sur le projet de document et à éclairer la prise de décision concernant l’élaboration des NIMP, qui doit être prise lors de la CMP-19 en 2025.
Coopération internationale
Afin de soutenir le Cadre stratégique de la CIPV pour renforcer la sécurité alimentaire mondiale, le Groupe de réflexion est chargé d’examiner les outils existants qui permettent de traiter cette question complexe et importante, et de soutenir l’élaboration d’une norme mondiale, si la CMP en décide ainsi. En outre, le Groupe organisera plusieurs activités de sensibilisation, notamment un séminaire en ligne, et poursuivra sa collaboration avec des partenaires clés tels que le Programme alimentaire mondial et la Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO. Le Groupe réfléchira également à des points à inclure dans un plan d’action commun avec les autres organismes de normalisation de l’Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l’Organisation mondiale du commerce, afin de traiter ce sujet et de contribuer à sauver des vies et à garantir l’innocuité du transport de l’aide humanitaire, lequel peut avoir un impact important à moyen et long terme en véhiculant des organismes nuisibles aux végétaux.
Appel à des experts supplémentaires pour siéger au sein du Groupe
Le 23 mai 2024, le Secrétariat de la CIPV a lancé un appel à experts supplémentaires, ouvert jusqu’au 24 juin 2024, pour siéger au sein du Groupe de réflexion. Les personnes intéressées peuvent consulter le mandat révisé du Groupe dans le document 24 de la CMP-18 disponible depuis cette page.
Il est prévu que le Groupe de réflexion se réunisse en présentiel du 7 au 11 octobre 2024 (lieu à confirmer), puis à nouveau en 2025. Les candidatures doivent être présentées via les points de contact officiels de la CIPV. Pour de plus amples renseignements sur l’appel à candidatures, voir le site web de la CIPV.
Informations connexes:
BLOG: Plant health standards and the safe delivery of food and humanitarian aid
© Communauté du Pacifique (CPS) - Groupe de réflexion de la CMP de la CIPV sur la sécurité de la fourniture de l’aide alimentaire et d’autres aides humanitaires lors de sa réunion de février 2023 à Nadi (Fidji).