logo IPPC
      FAQ            S'identifier

Les délégués à la CMP-18 présentent l’expérience de leur pays concernant la prévention de l’introduction et de la dissémination de la fusariose du bananier

Posted on mer, 17 Avr 2024, 16:34

Responsive image

© FAO/Eduardo Soteras

Rome, 17 avril 2024 – Les acteurs de la santé des végétaux, notamment les représentants des organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV), du secteur privé et du monde universitaire, présents à la dix-huitième session de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP-18), ont participé à une réunion parallèle visant à partager les enseignements sur l’importance des systèmes d’alerte rapide, de l’enrayement et des exercices de simulation en lien avec la race tropicale 4 (TR4) de Fusarium oxysporum f.sp. cubense . La réunion a mis l’accent sur la nécessité d’instaurer une coopération mondiale pour lutter contre la TR4 de Fusarium, une maladie causée par un minuscule champignon agressif qui peut anéantir les bananiers s’il n’est pas enrayé. Le champignon se propage par le biais de végétaux infectés et de particules de terre contaminées présentes sur divers vecteurs tels que les outils agricoles, les chaussures, les animaux et les véhicules. Cet organisme nuisible attaque les racines des bananiers, obstrue leur système vasculaire par lequel ils puisent l’eau et les minéraux dont ils ont besoin et finit par provoquer la fusariose du bananier. La meilleure façon de lutter contre cet organisme nuisible est d’empêcher son introduction et sa dissémination dans les zones non touchées et de l’enrayer dès sa détection.

«La CIPV soutient la communauté phytosanitaire mondiale dans sa lutte contre la dissémination d’organismes nuisibles tels que celui à l’origine du flétrissement fusarien, en particulier dans les grandes cultures de base comme la banane. Nous avons besoin d’une étroite collaboration entre les pays, car aucun ne peut relever seul ce défi, et cela implique de mener des partenariats public-privé et de mobiliser des ressources», a déclaré le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy.

Mme Raixa Llauger, du Bureau de la FAO pour l’Amérique centrale, et M. Carlos Ramón Urías Morales, de l’Organisme international régional de santé végétale et animale (OIRSA), ont présenté un exposé technique sur les activités régionales de renforcement des capacités menées en Amérique centrale avec le soutien de la FAO et de l’OIRSA. Les activités mises en œuvre pour lutter contre l’organisme nuisible ont été les suivantes: cours en ligne sur la lutte contre la TR4, création d’une communauté de pratique sur la TR4, utilisation de l’intelligence artificielle pour créer des simulations de TR4 et renforcement de la communication sur les risques.

Expériences nationales

La réunion parallèle a permis aux ONPV de différents pays de partager leurs expériences en matière de lutte contre les apparitions de foyers de la TR4 de Fusarium et d'effectuer des exercices de simulation préparatoires contre ces apparitions.

M. Afonso Sitole et Mme Antonia Vaz ont présenté quant à eux l’expérience du Mozambique en matière de lutte contre la TR4 de Fusarium. Lorsque la TR4 a été signalée pour la première fois au Mozambique en 2013, le pays a agi rapidement pour préserver les bananeraies, dont les exportations rapportent chaque année au Mozambique quelque 70 millions d’USD. Grâce à une surveillance régulière, à l’utilisation d’un plan d’action d’urgence et à création d’une équipe spéciale, le Mozambique est parvenu à enrayer l’organisme nuisible. Une variété de banane résistante à la TR4, appelée Formosana, a été promue, et les agriculteurs ont été encouragés à adopter de bonnes pratiques telles que la désinfection des chaussures, des véhicules et des outils. Le Mozambique a insisté sur l’importance d’impliquer la population locale et de mener de vastes campagnes de sensibilisation.

Mme Gabrielle Vivian-Smith, responsable australienne de la protection des végétaux, a présenté l’expérience de l’Australie en matière de gestion et d’intervention d’urgence face à la TR4 de Fusarium, détectée pour la première fois en Australie en 1997. Elle a indiqué que l’industrie australienne est «déterminée et unie» dans la lutte contre la TR4, et que le pays dispose d’une législation et de systèmes de biosécurité bien établis qui favorisent le signalement et l’enrayement rapides.

M. Joan Jose Montilla, directeur de l’Institut national de santé agricole intégrale, a présenté les mesures volontaristes prises par le Venezuela pour lutter contre la TR4 de Fusarium. Le Venezuela a créé un comité consultatif scientifique et des commissions régionales, a modernisé sa législation et a formé des fonctionnaires phytosanitaires, avec l’assistance technique de la FAO et un fonds d’urgence mis à disposition par la FAO également.

De son côté, le Nicaragua a accordé la priorité au renforcement des capacités d’intervention face à la TR4 de Fusarium. L’ingénieur Ricardo Somarriba Reyes, directeur exécutif de l’Institut de protection et de santé agricoles, a présenté l’expérience du Nicaragua concernant les exercices de simulation d’intervention face à la TR4 dans les aéroports, aux points d’entrée des frontières terrestres et dans une bananeraie. Les exercices de simulation comportaient l’utilisation de chiens, l’inspection des bagages des voyageurs, le traitement par aspersion et la simulation en laboratoire à l’aide d’une unité de diagnostic mobile pour le dépistage sur place de la TR4 de Fusarium et d’autres agents pathogènes.

Présentée par l’ingénieur Larry Rivera de l’Agence de régulation et de contrôle phytosanitaire et animalier, la stratégie de prévention de la TR4 de l’Équateur vise à accroître les connaissances, à faciliter une meilleure intervention face aux situations d’urgence, ainsi qu’à développer et évaluer les plans, le matériel et les compétences de l’ONPV. Parmi les principales actions figurent la mise en œuvre d’exercices de simulation sur le terrain, l’élaboration d’un plan de communication sur les risques, la mise en place d’une formation dans le domaine de la biosécurité et la mise à jour de la réglementation relative à la TR4. L’Équateur transpose actuellement ses documents opérationnels sur la TR4 en infographies pour assurer une communication claire et efficace sur la TR4 de Fusarium. Par ailleurs, le pays travaille actuellement à la mise en place d’un groupe opérationnel national chargé de la lutte contre les apparitions de foyers de TR4.

Mme Ramiliarijaona Nomenjanahary Saholy, de l’ONPV de Madagascar, a indiqué que, bien que la TR4 de Fusarium n’ait pas été détectée à Madagascar, principalement parce que le pays n’importe pas de germoplasmes de bananier, le pays reste vigilant face à la menace. Madagascar a participé à un exercice de simulation théorique sur la TR4 de Fusarium organisé par le Secrétariat de la CIPV. Cet exercice a permis de renforcer la capacité de l’ONPV à inspecter les bagages des passagers à l’aéroport et à mener des activités de sensibilisation auprès des agents des douanes. À la suite de cet exercice de simulation, le pays a également formé des techniciens spécialisés dans la protection des végétaux ainsi que des inspecteurs sanitaires et phytosanitaires chargés d’intervenir en cas d’urgence liée à la TR4 de Fusarium.

Informations connexes

Réseau mondial sur la TR4

Enregistrement vidéo de la réunion parallèle

Page web du PPI sur la TR4

Share this news

Subscribe

  • Don't miss the latest News

    If you have already an IPP account LOGIN to subscribe.

    If you don't have an IPP account first REGISTER to subscribe.

Subscribe to the IPPC Newsletter