logo IPPC
      FAQ            S'identifier

Les pays du COMESA améliorent les capacités de diagnostic des laboratoires pour lutter contre la TR4 de Fusarium Publié le lundi 13 mai 2024 à 7h14

Posted on lun, 13 Mai 2024, 07:14

Responsive image

© AIEA

Vienne, 26 avril 2024 – Les États membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) ont franchi une étape importante dans leurs efforts visant à protéger la région contre une infestation de la race tropicale 4 (TR4) de Fusarium oxysporum f.sp. cubense. Des représentants des organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) de plusieurs pays du COMESA ont participé du 22 au 26 avril 2024 à une formation pratique sur le diagnostic de la TR4 de Fusarium. Les participants étaient originaires des pays suivants: Comores, Eswatini, Éthiopie, Madagascar, Malawi, Seychelles, Somalie, Zambie et Zimbabwe. La formation était organisée par la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) dans le cadre du projet de la FAO destiné à appuyer le programme de facilitation des échanges du COMESA. Elle a été accueillie par le Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture au laboratoire de sélection des plantes et de phytogénétique de Seibersdorf, à Vienne (Autriche). Il s’agissait de la première formation sur le diagnostic dispensée dans le cadre d‘une collaboration entre la CIPV et le Centre mixte FAO/AIEA.

Le Secrétariat de la CIPV supervise le volet phytosanitaire du programme, notamment la création d’une plateforme régionale de mise en réseau pour le partage d’informations sur les risques liés aux organismes nuisibles et aux maladies, et la mise en place d’un système d’alerte précoce et d’intervention d’urgence pour atténuer les risques prioritaires. Les participants ont bénéficié d’une formation pratique sur les techniques conventionnelles et moléculaires, ce qui leur a permis d’améliorer leurs connaissances concernant le diagnostic de la TR4 de Fusarium et son signalement en temps utile pour empêcher sa dissémination. La formation a été dispensée par des spécialistes du Secrétariat de la CIPV, de l’Institut de recherche en fruticulture de l’industrie bananière de Guangdong en Chine, du laboratoire de diagnostic phytosanitaire de l’Institut agricole colombien (ICA) et du Département de phytopathologie de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud.

La TR4 de Fusarium est causée par un champignon qui se propage par des végétaux infectés et des particules du sol contaminées et qui infecte les racines des bananiers, obstruant le système vasculaire par lequel les bananiers puisent l’eau et les minéraux dont ils ont besoin. La maladie peut détruire jusqu’à 100 pour cent d’une exploitation et constitue une menace majeure pour la sécurité alimentaire dans les pays où la banane est une culture de base. La TR4 de Fusarium menace également le développement économique de nombreux pays dont le revenu national dépend des exportations de bananes. En Afrique, la TR4 de Fusarium a été signalée jusqu’à présent aux Comores et au Mozambique.

Les pays doivent diagnostiquer correctement les organismes nuisibles et les maladies des végétaux, comme la TR4 de Fusarium, de manière à prendre des décisions opportunes concernant la surveillance (détection, délimitation et prospections de suivi), l’alerte précoce et les interventions destinées à prévenir la dissémination des organismes nuisibles. Les techniques moléculaires sont de plus en plus abordables, elles offrent un haut niveau de sensibilité et de précision, elles sont simples d’utilisation et elles permettent une détection rapide. Elles sont donc d’une grande utilité pour détecter les organismes nuisibles, réduire au minimum le risque de dissémination des maladies et prévenir l’introduction de maladies dans de nouvelles zones géographiques.

Les sessions consacrées à des sujets tels que l’utilisation du séquençage du génome, la collecte et l’expédition des échantillons et la biosécurité ont permis aux participants de mieux comprendre la TR4 de Fusarium et les moyens de renforcer les stratégies de préparation et de lutte.

Participants à la session sur le renforcement des capacités concernant les techniques de diagnostic de la TR4 de Fusarium © FAO/Preet Pramar

Dans son allocution d’ouverture, la responsable par intérim du sous-programme sur la sélection des plantes et la phytogénétique du Centre mixte FAO/AIEA, Mme Fatma Sarsu, a salué la collaboration entre la FAO et l’AIEA, soulignant la bonne intégration entre la recherche en laboratoire et les applications pratiques dans les domaines de l’agriculture et de la biotechnologie. Elle a rappelé «l’importance cruciale de la banane en tant que culture commerciale de premier plan dans le monde» et a indiqué que la formation permet de «donner aux pays les moyens d’assurer la surveillance, la détection précoce, le diagnostic et la mise en œuvre de stratégies de lutte contre la maladie».

«La préparation est essentielle pour prévenir l’introduction d’organismes nuisibles, comme la TR4 de Fusarium, dans des régions où ils sont actuellement absents», a déclaré de son côté M. Preet Parmar, spécialiste international des questions phytosanitaires à la CIPV. «Cela passe notamment par le renforcement des capacités des ONPV, afin qu’elles puissent effectuer des diagnostics en temps utile», a-t-il ajouté.

«Afin de garantir l’innocuité du commerce, le diagnostic des organismes nuisibles doit être réalisé rapidement et avec un niveau de fiabilité élevé», a expliqué pour sa part Mme Adriana Moreira, chargée des questions de normalisation à la CIPV. «La meilleure façon de prévenir et de limiter la dissémination des organismes nuisibles dans le monde causés par les échanges commerciaux et les mouvements de passagers est de prendre des dispositions réglementaires en établissant des mesures phytosanitaires. Il est donc indispensable de bien diagnostiquer les organismes nuisibles pour pouvoir appliquer les mesures phytosanitaires appropriées», a-t-elle ajouté.

Le Secrétariat de la CIPV coordonne actuellement l’action mondiale contre la TR4 de Fusarium, notamment le renforcement et la mise en œuvre des capacités, la coordination au sein de la CIPV et de la FAO, ainsi que la coordination mondiale avec les autres organisations et les ORPV sur demande de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP), qui est le principal organe directeur de la CIPV.

«La menace posée par la TR4 de Fusarium est réelle et pressante, et pour y faire face, il faut comprendre la biologie et l’épidémiologie de l’organisme nuisible, déterminer sa pathogénicité et connaître les techniques moléculaires avancées qui permettent de le détecter», a déclaré Mme Pooja Mathur, responsable du laboratoire de sélection des plantes et de phytogénétique du Centre mixte FAO/AIEA. «Le rôle des ONPV est essentiel pour réduire l’impact de la TR4 et préserver nos systèmes agricoles», a-t-elle ajouté.

Lors de la clôture de l’atelier, la directrice par intérim du Centre mixte FAO/AIEA, Mme Dongxin Feng, a déclaré que «cette formation pratique pour les pays du COMESA est la première étape d’une collaboration avec la CIPV visant à poursuivre et à renforcer les efforts conjoints dans la lutte contre la TR4 de Fusarium et la sauvegarde des systèmes agricoles». Elle a appelé à une plus grande coordination et collaboration avec les experts mondiaux dans ce domaine afin de développer des produits de connaissance essentiels, du matériel de formation et des stratégies de gestion des urgences permettant d’apporter des solutions à ce problème urgent.

Share this news

Subscribe

  • Don't miss the latest News

    If you have already an IPP account LOGIN to subscribe.

    If you don't have an IPP account first REGISTER to subscribe.

Subscribe to the IPPC Newsletter