Posted on mer, 18 Sep 2024, 09:46
Le représentant du Secrétariat de la CIPV (quatrième en partant de la droite) avec les membres du nouveau groupe de travail de haut niveau chargé d’élaborer le plan de gestion des conteneurs maritimes du Chili. © Servicio Agrícola y Ganadero (SAG
Rome, 17 septembre 2024 – Face à l’accroissement du risque phytosanitaire associé au déplacement des conteneurs maritimes dans le commerce international, le Secrétariat international de la protection des végétaux (CIPV) a fourni des conseils techniques à la République du Chili et à la République argentine sur les bonnes pratiques et les données les plus récentes dont dispose la CIPV, notamment sur les nouveautés et les activités liées à la gestion du risque phytosanitaire associé aux conteneurs maritimes.
Alors que plus de 92 pour cent des marchandises importées et exportées par le Chili sont transportées par conteneurs maritimes, le Servicio Agrícola y Ganadero (SAG) – l’organisation nationale de la protection des végétaux (ONPV) du Chili – a reconnu qu’il était urgent d’améliorer la gestion du risque phytosanitaire lié aux conteneurs maritimes.
Pour relever ce défi, le SAG a créé un groupe de travail de haut niveau chargé d’élaborer un programme national de gestion des conteneurs maritimes afin de renforcer les mesures de contrôle et de protéger les frontières du Chili contre l’entrée d’organismes nuisibles et de contaminants.
Le programme national de gestion mettra également l’accent sur la nécessité d’élaborer une réglementation phytosanitaire adaptée pour encadrer l’entrée des conteneurs au Chili. Actuellement, l’ONPV du Chili inspecte exclusivement les conteneurs maritimes transportant des marchandises agricoles, forestières ou animales, ce qui limite son champ d’action. Ces inspections portent sur plus de 74 000 conteneurs. Et bien que les inspections du SAG soient menées rigoureusement, les conteneurs inspectés représentent moins de 10 pour cent de l’ensemble des conteneurs qui arrivent chaque année au Chili.
En avril, le Secrétariat de la CIPV a rencontré des représentants du SAG à Santiago du Chili pour discuter des activités du groupe de travail de haut niveau nouvellement créé par le pays. M. Artur Shamilov, fonctionnaire agricole au Secrétariat de la CIPV, a fait part de ses connaissances, de ses idées et des dernières avancées concernant le travail du Groupe de réflexion de la CMP sur les conteneurs maritimes, les bonnes pratiques actuelles, ainsi que les documents élaborés par le Secrétariat.
«Face à la complexité de la gestion des conteneurs maritimes et aux risques phytosanitaires associés, la collaboration reste notre meilleur atout pour atténuer les risques et rendre l’environnement commercial plus sûr et plus résilient», a déclaré M. Shamilov.
«La participation du Secrétariat de la CIPV a jeté les bases du programme national du Chili et a permis de mettre à profit les bonnes pratiques, en insistant sur l’importance d’assurer la propreté des conteneurs pour réduire le risque phytosanitaire», a-t-il ajouté.
Le directeur national du SAG, M. José Guajardo Reyes, a souligné la nécessité de disposer d’un cadre global pour intercepter les organismes nuisibles et les contaminants. «Nous voulons assurer l’intégrité des frontières chiliennes et protéger nos importantes ressources agricoles par la mise en place de protocoles d’inspection et de partenariats stratégiques», a-t-il souligné.
L’inspection des conteneurs maritimes au Chili
Le processus d’inspection commence par l’examen visuel de trois endroits sensibles pour un navire: le pont, le hangar et les bennes, où se logent généralement les organismes nuisibles.
Par la suite, les conteneurs font l’objet d’une inspection rigoureuse visant à détecter toute contamination externe et interne, dans la mesure où divers facteurs peuvent favoriser une infestation, notamment la contamination des marchandises, les opérations d’emballage, la lumière du navire qui attire les organismes nuisibles, la présence de résidus de terre et de végétaux ainsi que d’habitats cachés où se logent les organismes nuisibles. Lorsqu’elles interceptent des organismes nuisibles, les autorités frontalières envoient rapidement des échantillons contaminés en laboratoire pour diagnostic. Cela permet d’agir rapidement en appliquant des mesures phytosanitaires en vue de prévenir la dissémination des organismes concernés.
Entre 2018 et 2023, le SAG a intercepté 340 organismes nuisibles, essentiellement des insectes. Parmi ces organismes, une espèce particulière a été identifiée, le trogoderme (Trogoderma granarium), qui cause des dommages importants aux cultures, même dans les pays dotés d’un système phytosanitaire solide.
Trogoderme (Trogoderma granarium) © Organisme international régional de santé végétale et animale (OIRSA)
Le trogoderme peut survivre dans des conteneurs maritimes pendant plusieurs années et pendant de longues périodes sans nourriture. Sa population peut croître rapidement et infester non seulement des produits comme les céréales, mais aussi des marchandises «non-hôtes» présentes dans les conteneurs.
Étant donné que le trogoderme peut passer inaperçu pendant de longues périodes, le risque est grand de voir des conteneurs contaminés utilisés dans le cadre du commerce international.
L’ONPV du Chili et le Secrétariat de la CIPV ont convenu de poursuivre leur coopération sur la base d’un objectif commun, en soulignant la nécessité de poursuivre leur collaboration afin de peaufiner et de mettre en œuvre efficacement le programme national sur les conteneurs maritimes. La formation continue et le renforcement des capacités sont apparus comme une priorité pour renforcer les capacités des parties prenantes à maîtriser la complexité de la gestion des conteneurs maritimes en vue de réduire le risque phytosanitaire associé à ces derniers.
Soutien de la CIPV à l’ONPV d’Argentine (SENASA)
© SENASA
Début juillet, le Secrétariat de la CIPV a rencontré le personnel de l’ONPV d’Argentine, le Service national de santé et de qualité agroalimentaire (SENASA), pour lui présenter les dernières évolutions de la CIPV, notamment les nouveautés et les activités liées aux conteneurs maritimes à la suite de la dix-huitième session de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP-18), qui s’est tenue au mois d’avril. La formation a permis de fournir au personnel de l’ONPV des conseils sur les mesures à mettre en œuvre pour réduire au minimum le risque phytosanitaire associé aux conteneurs maritimes, comme indiqué dans la recommandation 06 de la CMP adoptée lors de la CMP-18. La formation a joué un rôle essentiel dans le partage des connaissances et a permis de jeter les bases de la formulation de politiques et de la collaboration entre l’ensemble des parties concernées.
Lors de la formation, le SENASA a expliqué comment il effectue les inspections phytosanitaires à l’importation et à l’exportation, la vérification de l’état extérieur et intérieur des conteneurs maritimes, l’inspection des navires pour détecter Lymantria spp, ainsi que sa connaissance des directives de la CIPV relatives à l’inspection des conteneurs maritimes.
Les participants à la formation ont également visité le terminal à conteneurs d’Exolgan, où ils ont découvert comment l’Argentine gère les conteneurs maritimes, notamment les points de contrôle critiques de la logistique des conteneurs maritimes, les flux d’importation, d’exportation et de conteneurs vides, les sites de stockage, la vérification des entrepôts, le nettoyage, la désinfection et les réparations, ainsi que les normes phytosanitaires internationales mises en œuvre.
Informations connexes:
Protocole de diagnostic 3 de la CIPV (disponible dans toutes les langues de la FAO)
Directives de la CIPV sur la propreté des conteneurs maritimes