Posted on lun, 25 Nov 2024, 11:59
© FAO/Rokhila Madaminova
Rome, 22 novembre 2024 – À l’invitation de la Section de Rome du Groupe des 77 (G77)+Chine, le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) a invité les membres du Groupe à participer à une séance de sensibilisation sur l’importance de la santé des végétaux dans le cadre de l’approche «Une seule santé». Le Secrétariat a présenté un exposé dans lequel il a souligné l’importance de la santé des végétaux pour le bien-être humain, animal et environnemental ainsi que le rôle crucial de la santé des végétaux dans le cadre de l’approche «Une seule santé» en vue de gérer les risques interconnectés liés à la santé humaine, animale et environnementale.
Les végétaux fournissent environ 98 pour cent de l’oxygène que nous respirons et 80 pour cent de la nourriture que nous consommons, et constituent une source majeure d’alimentation pour les animaux. Pour garantir la sécurité sanitaire de la production alimentaire et préserver la santé humaine, animale et environnementale, il est important d’anticiper et de gérer les risques sanitaires tels que la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Le responsable des affaires courantes du Secrétariat de la CIPV, M. Arop Deng, a rappelé la mission première de la CIPV, qui est de protéger les végétaux, les systèmes agricoles et les ressources naturelles de la planète contre les effets dévastateurs des organismes nuisibles, et donc de protéger la santé des végétaux au niveau mondial. Les organismes nuisibles détruisent environ 40 pour cent des récoltes annuelles, ce qui a un impact sur la sécurité alimentaire humaine et animale. «Nous avons tous un rôle à jouer dans l’approche "Une seule santé", mais il est évident qu’il faut accorder la priorité à la santé des végétaux», a-t-il déclaré.
Le G77+Chine est une coalition de 134 pays en développement qui vise à renforcer les intérêts économiques collectifs et la coopération économique internationale. Sa Section de Rome s’occupe des questions relatives au travail des institutions des Nations Unies basées à Rome – la FAO, le Fonds international de développement agricole et le Programme alimentaire mondial – comme la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement agricole.
La responsable de l’Unité chargée de la facilitation de la mise en œuvre du Secrétariat de la CIPV, Mme Sarah Brunel, a évoqué certains des travaux menés par la CIPV pour contribuer à la réalisation de l’approche «Une seule santé». La CIPV définit les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) utilisées par les pays pour protéger la santé des végétaux, notamment dans le cadre de leur déplacement à l’échelle mondiale, et aide les pays à mettre en œuvre ces normes. L’évaluation des capacités phytosanitaires (ECP) – qui est un outil de l’approche «Une seule santé» – aide les pays à évaluer leurs systèmes phytosanitaires et à mettre en place les réformes nécessaires. «Les innovations de la CIPV, comme le système d’alerte et d’intervention de la CIPV en cas d’apparition de foyers d’organismes nuisibles (POARS) – un mécanisme mondial d’alerte sur les organismes nuisibles – constituent une «sentinelle mondiale» qui permet de détecter rapidement les apparitions d’organismes nuisibles, tandis que la solution ePhyto facilite la numérisation des certificats phytosanitaires et renforce l’innocuité du commerce, réduisant ainsi les risques pour la santé végétale et humaine», a déclaré Mme Brunel.
Elle a également évoqué une prochaine initiative de la CIPV, le Campus phytosanitaire, qui proposera des programmes de formation complets sur diverses questions phytosanitaires et sera accessible gratuitement aux spécialistes de la santé des végétaux du monde entier pour leur permettre de renforcer leurs capacités.
La discussion a également mis en lumière certains défis phytosanitaires mondiaux majeurs, tels que la TR4 de la fusariose du bananier et la RAM. Le Secrétariat de la CIPV a pour objectif d’aider les parties contractantes à prendre des décisions et à élaborer des politiques en connaissance de cause afin de prévenir et de gérer les risques liés à la RAM dans le domaine phytosanitaire. Il mène actuellement une enquête via l’Observatoire de la CIPV afin de recueillir des informations sur l’utilisation faite par les pays des produits antimicrobiens et antifongiques dans le domaine phytosanitaire. Les membres du G77+Chine ont salué les efforts déployés par la CIPV et ont soulevé des questions pertinentes concernant l’extension du cadre de l’approche «Une seule santé», le soutien aux pays en développement et la promotion des partenariats.
Le président du G77+Chine, M. Khalid Mehboob, a remercié le Secrétariat de la CIPV pour la qualité de son exposé et la discussion passionnante qui s’en est suivie. Il a en outre souligné la nécessité de poursuivre la collaboration et la mobilisation des ressources.
Certains membres ont demandé au Secrétariat de la CIPV d’inviter des groupes régionaux comme celui de l’Amérique latine et des Caraïbes (GRULAC) et celui de l’Asie à agir davantage pour accroître la priorité accordée à la santé des végétaux dans le cadre de l’approche «Une seule santé».