Posted on lun, 26 Jui 2023, 08:31
© FAO/Than Rathany
Par Osama El-Lissy, Secrétaire de la CIPV
Alors que nous œuvrons pour éliminer la fin et assurer de meilleures conditions de vie pour tous, il est essentiel que la santé des végétaux continue de jouer un rôle déterminant au carrefour de la santé humaine, animale et environnementale, toutes interdépendantes les unes des autres.
Des végétaux sains fournissent une alimentation sûre et nutritive à des milliards de personnes dans le monde, mais les organismes nuisibles détruisent près de 40 pour cent des cultures mondiales. Les populations les plus vulnérables sont les plus touchées, notamment celles déjà confrontées à l’insécurité alimentaire due aux changements climatiques, aux conflits ou aux catastrophes naturelles. Les données récentes concernant la faim dans le monde laissent présager une hausse du nombre de personnes sous-alimentées dans les années à venir, s’ajoutant aux 828 millions qui souffraient déjà de la faim en 2021. Cela devrait suffire à inciter les acteurs du cadre «Une seule santé» à prendre davantage en considération la santé des végétaux.
De plus, la bonne santé des écosystèmes et la diversité biologique sont essentielles pour garantir un environnement sain, lequel est indispensable à la vitalité des végétaux. Néanmoins, les espèces exotiques envahissantes continuent de nuire à la biodiversité et figurent parmi les principales causes de son érosion. Les changements climatiques ont également créé de nouvelles zones propices à la reproduction et à la prolifération des organismes nuisibles. Si aucune mesure n’est prise, les organismes nuisibles et les maladies des végétaux risquent de compromettre nos sources alimentaires, notamment la production agricole, les forêts et les ressources aquatiques. En outre, la recrudescence des invasions d’organismes nuisibles accentue notre dépendance aux pesticides. Tous ces facteurs influent, d’une manière ou d’une autre, sur notre santé et notre bien-être. Mais nous pouvons agir pour inverser cette tendance.
L’établissement et le respect des normes internationales pour les mesures phytosanitaires permettent de limiter les dommages que les organismes nuisibles causent à la santé humaine, animale et environnementale. La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP) prévoient des dispositions que les pays peuvent appliquer pour prévenir l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles. Ces mesures permettent également de rendre le commerce des végétaux et des produits végétaux plus sûr et exempt d’organismes nuisibles.
Par exemple, dans le commerce de végétaux, de produits agricoles ou forestiers, l’application des normes phytosanitaires permet aux pays de réagir de manière appropriée face à la présence d’organismes nuisibles ou d’atténuer leur introduction par des conteneurs maritimes contaminés. Ces normes permettent également aux pays importateurs d’appliquer aux marchandises un traitement phytosanitaire lorsqu’il est avéré qu’elles contiennent des organismes nuisibles. Cela empêche l’introduction d’organismes nuisibles dans le pays importateur, où ils pourraient nuire à la flore locale, et donc à l’économie et aux moyens de subsistance.
De plus, l’analyse des effets des changements climatiques sur la santé des végétaux au fil du temps fournit des données scientifiques sur la façon dont le comportement des organismes nuisibles évolue à mesure que les températures augmentent. Cela permet à la communauté phytosanitaire – scientifiques, agriculteurs, industriels, chercheurs et autres – de mieux comprendre comment ces phénomènes pourraient potentiellement nuire encore à la sécurité alimentaire et à l’environnement, à mesure que les organismes nuisibles se déplacent vers de nouvelles zones. Cela nous permet donc de mettre au point des outils et des innovations pour prévenir de tels phénomènes.
À la CIPV, nous adhérons pleinement aux principes de l’approche «Une seule santé», où la santé des végétaux coexiste avec celles de l’homme, des animaux et de l’environnement. Les végétaux fournissent plus de 80 pour cent des aliments que nous consommons et 98 pour cent de l’oxygène que nous respirons. Notre existence dépend tout simplement des végétaux, et c’est pourquoi leur bonne santé est essentielle.