Posted on mar, 09 Jul 2024, 07:02
© FAO/Anita Tibasaaga
Rabat, 9 juillet 2024 – Le Ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) du Maroc, chargés d’assurer la hausse de la production agricole afin de garantir la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance des agriculteurs et les exportations, ont exprimé leur soutien au Programme phytosanitaire africain (PPA). Ils ont indiqué que le PPA constitue une approche innovante pour lutter contre les organismes nuisibles aux végétaux et renforcer la capacité du personnel phytosanitaire national à gérer efficacement ces organismes, en s’appuyant sur les données scientifiques, les technologies modernes ainsi que sur des logiciels et des outils de pointe qui permettent de surveiller, de détecter et de signaler les organismes nuisibles. Les dirigeants des deux institutions se sont engagés à soutenir la mise en œuvre du PPA au Maroc, en collaborant avec le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que les partenaires et parties prenantes nationaux et régionaux. Ils ont pris cet engagement lors de réunions séparées avec le Secrétaire de la CIPV, M. Osama El-Lissy, à l’occasion de sa visite de travail officielle au Maroc qui s’est déroulée du 23 au 26 juin 2024.
Le Maroc fait partie des 11 pays africains qui participent à la phase pilote du PPA, une initiative visant à renforcer les compétences techniques des inspecteurs et des techniciens phytosanitaires pour leur permettre de surveiller, de détecter et de combattre efficacement les organismes nuisibles avant qu’ils n’endommagent les récoltes et n’entraînent des pertes économiques. Le PPA vise également à permettre aux organisations nationales de la protection des végétaux de se préparer, d’agir et de lutter contre les organismes nuisibles et leur impact sur les principales cultures vivrières et commerciales. Le PPA est une initiative de la CIPV mise en œuvre en collaboration avec la FAO, le Département de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable de l’Union africaine et le Département de l’agriculture des États-Unis (USDA).
«Le renforcement des capacités est essentiel et constitue la majeure partie du programme [PPA]. Nous avons besoin de personnel bien formé pour surveiller et empêcher la dissémination des organismes nuisibles et des maladies. Je vous assure du soutien total du Ministère afin que le programme puisse porter ses fruits», a déclaré le Secrétaire général du Ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts du Maroc, M. Redouane Arrach.
Il a salué la méthode «judicieuse» utilisée pour sélectionner les pays et les organismes nuisibles prioritaires au niveau national, ainsi que pour faire progresser la science et la technologie dans la lutte contre les organismes nuisibles aux végétaux. Il a invité la CIPV à collaborer avec le Maroc en vue de former les jeunes des établissements de formation professionnelle agricole du pays afin qu’ils contribuent à la mise en œuvre du PPA.
© FAO/Anita Tibasaaga
Le Directeur général de l’ONSSA, M. Abdallah Janati, a indiqué de son côté que le PPA viendra compléter les programmes nationaux déjà en place au Maroc concernant la surveillance et le diagnostic des organismes nuisibles. Avec 400 fonctionnaires phytosanitaires répartis dans les 12 régions du pays, le Maroc peut se targuer de disposer d’une main-d’œuvre solide.
«Ce domaine [le renforcement des capacités en matière de protection des végétaux] est très important pour le Maroc afin de garantir une production végétale de masse et le maintien des exportations de produits agricoles», a-t-il expliqué.
M. El-Lissy a souligné que les ONPV pourront mieux empêcher la dissémination des organismes nuisibles, notamment dans le contexte des changements climatiques qui favorisent leur prolifération.
«La CIPV soutient les parties contractantes comme le Maroc pour protéger les végétaux, les produits agricoles et les autres ressources naturelles contre les organismes nuisibles et pour favoriser l’innocuité du commerce international des produits végétaux. Le PPA contribuera à renforcer la résilience de l’Afrique face aux changements climatiques et aux attaques d’organismes nuisibles sur la production agricole», a-t-il déclaré.
M. El-Lissy a également rencontré M. Jean Senahoun et M. Abdelhak Laiti, respectivement Représentant et Représentant adjoint (du Programme) de la FAO au Maroc. Tous deux ont exprimé le soutien sans réserve de la FAO à la mise en œuvre du PPA dans le pays.
Fonctionnement du PPA
Par le biais du PPA, la CIPV fournit aux pays des directives en matière de prospection afin de surveiller et de détecter cinq organismes nuisibles prioritaires par pays, ainsi que des tablettes électroniques équipées d’une application pour la collecte de données sur le terrain. Les pays étudient les organismes nuisibles actuels ou potentiels qui affectent ou menacent la production végétale sur leur territoire. Ils enregistrent et peuvent consulter les données de terrain hors ligne ou en ligne via une plateforme en nuage hébergée sur le site web de la CIPV. L’analyse des données peut alors se faire en temps réel, permettant ainsi de produire des informations crédibles pour faciliter la prise de décision concernant les mesures de lutte intégrée contre les organismes nuisibles et les données prouvant que la production et les exportations de produits d’origine végétale sont exemptes d’organismes nuisibles. Le PPA permet également aux pays de mettre en œuvre les normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMP), ce qui permet de s’assurer qu’ils respectent les exigences en matière de signalement des organismes nuisibles, de production exempte d’organismes nuisibles et d’innocuité du commerce.
Par le biais de son ONPV, le Maroc a élaboré un plan d’application du PPA, axé sur: i) l’amélioration de la surveillance de Xylella fastidiosa et du charançon rouge du palmier; ii) la formation des inspecteurs phytosanitaires de l’ONSSA à de meilleures techniques de surveillance de ces deux organismes nuisibles; iii) l’utilisation des systèmes de surveillance numérique pour améliorer les protocoles de prospection et d’identification/diagnostic; et iv) la mise en place d’un réseau national et régional de surveillance de Xylella fastidiosa et du charançon rouge du palmier.
M. El-Lissy a également rencontré les fonctionnaires phytosanitaires de l’ONSSA basés à Tanger pour discuter de la gestion et de la prévention du charançon rouge du palmier, un organisme nuisible envahissant qui perturbe la production de dattes, de noix de coco et de palmiers d’ornement et qui est présent dans la plupart des pays de la région méditerranéenne. Le charançon rouge du palmier a été détecté pour la première fois au Maroc en décembre 2008, dans le port de Tanger.
M. Dris Barik, Chef du service de la protection du patrimoine végétal à l’ONSSA et membre du Bureau de la Commission des mesures phytosanitaires (CMP) de la CIPV représentant la région Proche-Orient et Afrique du Nord, a indiqué que le PPA renforcera la capacité du pays à surveiller tout nouvel organisme nuisible, en plus des cinq organismes nuisibles prioritaires en matière de commerce et de sécurité alimentaire.
© FAO/Anita Tibasaaga
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